26 mars 2015

''Le FC Nantes a retrouvé son âme''

Marama Vahirua

Depuis mardi, et pour une semaine, Marama Vahirua est de retour à la Jonelière. A la tête d’une petite délégation tahitienne, le "pagayeur" des Canaris accompagne deux jeunes à l’occasion d’un stage au Centre Sportif José Arribas. Première pierre d’un partenariat signé avec le Club où il a "appris le football" en début de saison.

On imagine que c’est un vrai plaisir de revenir à la Jonelière ?
Marama Vahirua :
Oh oui ! Ca me rappelle beaucoup de bons souvenirs. Dès mon arrivée, j’ai eu le pincement au coeur. J’ai eu l’impression de revenir 15 ans en arrière voire plus ! C’est vraiment bien et je suis très content de voir que le FC Nantes a retrouvé l’âme de ce qui avait fait de ce club un grand club.

Malgré la pluie et le froid, Marama Vahirua - ici avec sa délégation tahitienne - ne perd pas le sourire

Malgré la pluie et le froid, Marama Vahirua - ici avec sa délégation tahitienne - ne perd pas le sourire

Un "flash-back" de ta première arrivée ici ?
Marama Vahirua :
J’ai visité un peu le site, les chambres du centre de formation… Il y a eu des travaux, c’est bien. Ca m’a fait bizarre de retrouver mon ancienne chambre. Je l’ai faite visiter à mon fils. C’est une fierté.
Ca montre que le club est encore là, qu’il veut progresser. Franchement, c’est très bien.

Tu viens à Nantes pour présenter deux jeunes joueurs en U17. Comment fonctionnent tes Stages Marama Vahirua ?
Marama Vahirua :
Mon objectif est simple : c’est envoyer le maximum de Tahitiens en métropole. A ma retraite, dès mon arrivée à Tahiti, je me suis aperçu qu’il y a un vrai potentiel. Il y a beaucoup de très bons joueurs. Seulement, il n’y a pas de structures. Le football tahitien va très mal.
Paradoxalement, il y a beaucoup de très bons joueurs, qui ont le don, la passion. Je me suis senti obligé de monter cette structure. Alors c’est une petite structure, simple. Mais si je ne le fais pas moi…

"J'ai le Jeu Ă  la Nantaise dans le sang !"

Tu bénéficies pour cela du crédit de ta carrière…
Marama Vahirua :
Oui, j’ai le Jeu à la Nantaise dans le sang ! Du coup, quand je vois un joueur qui manie bien le ballon et qui, dans le même temps, pense à faire jouer les copains, avec une belle mentalité, celui-là, je vais le voir direct pour lui dire "toi, tu as un potentiel pour réussir en métropole".

A la Jonelière, Marama Vahirua a retrouvé son partenaire d'attaque, Olivier Monterrubio

A la Jonelière, Marama Vahirua a retrouvé son partenaire d'attaque, Olivier Monterrubio

La Jonelière est-elle une source d’inspiration pour ta propre structure ?
Marama Vahirua :
Bien sûr ! La direction a fait un gros travail ici. Maintenant, on n’a pas les mêmes moyens. Mais ça me servira beaucoup pour l’avenir. Ca fait partie des discussions que j’ai eues avec Samuel Fenillat, Olivier Monterrubio ou encore Charles Devineau - ça me fait d’ailleurs très plaisir de les voir dans le staff aujourd’hui ! Je leur demande des conseils. Ca fait un an que j’ai monté mon école, que j’ai rencontré Franck Kita à qui j’ai exposé mon projet. Je vais le mener à bout.

Comment fonctionne ton Ă©cole ?
Marama Vahirua :
Je n’ai pas vraiment d’effectif aujourd’hui. Je n’ai pas encore les moyens de monter une académie. J’ai environ deux cents enfants qui sont passés aux Stages, sans compter tous ceux que je vois lors des matches. Nous ne sommes encore qu’à Tahiti, sans les îles. Il y a un réel potentiel et je veux impliquer le FC Nantes dans ce projet.

La Jonelière comme source d'inspiration

Sous quelle forme ?
Marama Vahirua :
Mon rêve est de monter une académie, comme il en existe partout dans le monde. Il n’y en a pas chez nous. Le voyage est long, mais ça vaut le coup. Il y a un énorme potentiel.

La Jonelière comme source d'inspiration ? Bien sûr ! La direction a fait un gros travail ici.

"La Jonelière comme source d'inspiration ? Bien sûr ! La direction a fait un gros travail ici."

Les deux jeunes joueurs présents cette semaine à l’essai sont une première pierre à ce partenariat avec le FC Nantes…
Marama Vahirua :
J’ai la chance d’avoir aussi lié un partenariat avec Air Tahiti Nui pour réduire considérablement les coûts. C’est beaucoup plus simple pour moi. Les deux gamins qui sont là n’ont pas les moyens de payer le billet d’avion. Ce voyage est le premier d’une très longue série.
Pour nous, venir à Nantes, c’est énorme. Nous n’avons pas ces structures. Ce premier voyage est vraiment la première pierre. Je suis venu ici et tout le monde semble penser que c’est impossible pour les Tahitiens. Je montre à ces jeunes que c’est possible. Alors bien sûr, ce n’est pas facile. Il faut apprendre à baisser la tête, à travailler, à vouloir progresser et faire des sacrifices.

"Ce voyage est une première pierre"

A la différence de ton arrivée jeune ici, ils ont un "parrain" pour leur mettre le pied à l’étrier…
Marama Vahirua :
C’est ce que j’ai dit à mes deux jeunes. C’est plus simple aujourd’hui. Quand je suis arrivé, je ne connaissais personne. Aujourd’hui, ils peuvent être en contact tous les jours avec leur famille, je connais le club, j’ai des familles et des amis à Nantes pour les aider et les héberger. Je veux faciliter les échanges entre les Tahitiens et la métropole.

Michel et Joachim, qui posent ici avec le reste du groupe U17 du FC Nantes avec lesquels ils sont en stage, sont les premiers à bénéficier du partenariat avec la Maison Jaune

Michel et Joachim, qui posent ici avec le reste du groupe U17 du FC Nantes au sein duquel ils sont en stage, sont les premiers à bénéficier du partenariat avec la Maison Jaune

Les sollicitations sont multiples depuis ton arrivée ?
Marama Vahirua :
Oui, tous les amis m’appellent. Mais je reste avec ma délégation. Je dois m’occuper d’eux. Je ne suis pas là en vacances. Je reviendrai.
J’ai passé plus de quinze ans en France. J’y ai plus de repères, surtout à Nantes. C’est ma ville. J’ai grandi ici, j’ai appris le football ici ! Le FC Nantes, les éducateurs, Raynald Denoueix, Coco Suaudeau… m’ont contaminé. Aujourd’hui, je veux trouver ces joueurs qui aiment le football. C’est dans mon sang.

Marama Vahirua en bref

Marama Vahirua est né le 12 mai 1980 à Papeete, à Tahiti.
Il rejoint le Centre de Formation du FC Nantes et fait ses débuts professionnels en avril 1999.

Dès 2000, il inscrira le but du maintien au Havre et signera, encore un an plus tard, le seul but du match entre le FC Nantes et l'AS Saint-Etienne, entérinant ainsi le huitième titre des Canaris devant leur public de la Beaujoire.

Au FC Nantes, Marama Vahirua portait le numéro 19 sur son maillot

En 2004, "Tahitigoal" décidera de quitter le nid pour Nice, Lorient, Nancy, Monaco puis le Panthrakiko en Grèce avant de terminer sa carrière à l'AS Pirae, à Tahiti.

International espoir puis pour Tahiti, le "Pagayeur" - du nom de sa joie après ses buts - aura inscrit au total 96 buts au cours de sa carrière professionnelle.

Marama Vahirua a pris l'année dernière sa retraite de joueurs professionnel. Mais il peut se targuer d'un palmarès riche, construit pour l'essentiel avec le FC Nantes : un titre de champion de France, deux Coupes de France, deux Trophées des Champions, une finale de la Coupe de la Ligue, auquels s'ajoute une Coupe de la Ligue, avec Nice.

Par F.C.


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