René Girard : ''Jouer libérés''

Marseille, est-ce toujours un match particulier ?
René Girard : Le Vélodrome reste le Vélodrome. C'est toujours un peu spécial, un peu comme quand on va au Parc des Princes ou au Stade des Lumières. Ca fait partie des matches qu'on regarde sur le calendrier. Pour tout joueur, ce sont des matches intéressants à jouer.

Marseille fait-il moins peur ?
René Girard : Ca reste Marseille. Ce n'est jamais simple. Ils ont connu une saison difficile, ils ont perdu des matches sur des renversements de situation... le contenu était là. Il faudra s'attendre à un match compliqué.

Les blessures posent un casse-tête en défense centrale...
René Girard : Sur quatre défenseurs centraux, en perdre trois ! Ca pousse à la réflexion. Tout peut arriver dans une saison. S'il y a bien un poste où je ne me posais pas de soucis, c'est bien celui-là qui m'en cause le plus !

Un autre dossier compliqué concerne l'attaque...
René Girard : Quand tu es blessé ou absent du terrain, tu ne peux rien faire. Mais pour les attaquants, c'est une question de manque de confiance. Il faut trouver le meilleur rendement possible pour l'équipe. Pour l'instant, on a les occasions mais on n'est pas arrivé à les concrétiser et à se mettre à l'abri pour se rendre les matches un peu plus facile.

Comment re-former cette confiance ?
René Girard : Dans certaines situations de jeu, ils ont peut-être tendance à vouloir en faire un peu plus. Ca pèse d'avantage. Le pauvre Emiliano, on le met plus bas que terre. C'est ça qu'il faut gérer.
Et puis après, il y a le travail sur le terrain. Ils savent faire les choses. Mais il faut gommer deux-trois ans de disette. C'est ce qu'on travaille aujourd'hui. C'est du quotidien. Il y a des choses qu'on n'explique pas dans le football.

Croyez-vous au match déclic ?
René Girard : Je ne sais pas. On a déjà arrêté l'hémorragie. Il ne faut pas oublier qu'on a perdu trois matches d'affilée. Sur les deux derniers matches, il nous manque deux points, ce qui nous permettrait d'être un peu plus tranquille. On est six ou sept équipes dans la même zone. On est vigilant et attentifs. Les garçons se sont battus. On manque un pénalty qui nous aurait rendu le match plus facile.
On est dans une période pas facile, entre les blessures et le manque d'efficacité. C'est comme ça.

Il faut se libérer au Vélodrome ?
René Girard : Il faut qu'on y arrive. Si on joue "petit-bras", si on ne tente rien, on n'avancera pas. On ne veut pas avoir de regrets. Pour résumer, on n'a rien à perdre. Ce n'est pas parce qu'on a un début difficile qu'il faut tout changer parce qu'on va à Marseille. On y va pour faire quelque chose. C'est ce qu'on fera et qu'on y mettra qui fera le résultat.

Marseille semble parfois fragile...
René Girard : C'est une ville où il y a beaucoup de pression. Mais ça passera par ce que nous ferons. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils nous donnent quoi que ce soit. Ce sera un match engagé. Nous devons nous occuper de nous-mêmes.

Avez-vous la pression ?
René Girard : Nous, ça va bien. Que tu sois premier, deuxième, quatrième... la pression, tu l'a tout le temps. C'est comme ça.
Après, il y a la bonne et la mauvaise pression. C'est le football.
Aujourd'hui, il n'y a pas le feu. Il y a des interrogations. Dans le contenu, à l'exception de Metz, on pourrait avoir trois ou quatre points de plus et la question ne se poserait pas.