''Le 12e homme aura un rôle très important''

Avec les retours de blessures, vous disposez à nouveau de solutions...
René Girard : Oui, comme dirait l'autre, "abondance de bien ne nuit pas". Ca n'a pas été le cas depuis le début de la saison. On a été ric-rac, obligés de composer. On avait quatre arrières centraux et on a dû ajouter Enock Kwateng en cinquième. On a connu une malédiction, j'espère que ce ne sera qu'un mauvais souvenir.

Le bloc défensif semble en amélioration...
René Girard : On est dans la cohérence et ça me tient à coeur. A Lorient, on a été costaud. Il ne faut pas le perdre. C'est la base d'une équipe qui va bien. C'est le plus important pour pouvoir construire autre chose.
Au détriment de leur performance, le mouvement n'a pas aidé. On n'a jamais pu aligner les quatre mêmes joueurs. Avant Bastia, j'avais un groupe de 15-16 joueurs. Là, tout le monde est là à l'exception de Wilfried Moimbé.
C'est bien aussi en terme de concurrence. Ca ne permet pas de s'installer dans le confort.

Vous parle-t-on beaucoup de ce match Nantes - Rennes depuis le début de la semaine ?
René Girard : Ce n'est pas depuis le début de la semaine ! En début de saison, on m'a parlé de Bordeaux et puis Rennes. On sait ce qu'il nous reste à faire.
On a le temps de le préparer psychologiquement. Je sais que Rennes est très bien récompensé financièrement s'ils font de bons résultats contre Nantes. On ne peut pas faire ça, mais on le fera avec notre volonté et nos qualités.

Comment faites-vous comprendre aux joueurs l'importance de ce match ?
René Girard : Tous les Français savent ce qu'est un derby. Les étrangers savent aussi ce que ça peut amener. Ce n'est pas un match comme les autres. C'est toujours très disputé. Quelque soit la région, même si une équipe joue les premiers plans et l'autre le bas de tableau, c'est souvent plus serré lors d'un derby.
Pour l'instant, on se prépare. On vient de faire deux bons résultats, mais ce n'est pas une fin en soit. On est champions du monde de rien du tout.

Le rôle du public dans un derby ?
René Girard : A Lorient, j'avais l'impression qu'il y avait bien plus que les 1 000 supporters annoncés. Quand on marque le second but, j'ai été assez surpris d'entendre un brouhaha dans tout le stade.
Le 12ème homme aura un rôle très important. Je ne l'ai pas fait jusqu'à présent, mais si j'avais un petit appel à lancer à nos supporters, c'est de continuer à être comme ils sont, à croire en nous et je pense que les garçons vont tout faire pour se mettre à leur niveau. On a un public extraordinaire, et il faut qu'on s'appuie là-dessus. Il faut que ce soit un plus pour nous.

Remporter le derby vous donnerait-il une forme d'immunité ?
René Girard : Je ne ressens pas d'animosité chez les supporters. On sait que pour les rendre heureux, il faut gagner le maximum de matches. Le podium me paraît difficile. Il faut trouver un juste milieu.
On a eu un passage difficile. Ca l'a été pour nous aussi. Ma plus grosse surprise, c'est la ferveur qu'il y a à Nantes. Quand je dis que je viens dans une terre de football, je le confirme. J'aimerai qu'on aille tous dans le même sens.

La notion de derby change-t-elle votre causerie ?
René Girard : Il y a bien sûr des mots qui changent. La saison dernière n'a pas été une réussite. Je suis du genre à pouvoir en prendre une, mais pour la deuxième joue, il faudra venir la chercher.
Ce n'est pas un match comme un autre. Tout le monde en parle, que ce soit à Rennes ou à Nantes. Ce matin encore, il y avait beaucoup de supporters. Il faut aller chercher autre chose. L'état d'esprit est très important dans un derby. Après, il y a une frontière à ne pas franchir. C'est pour ça que préparer ça au dernier moment est mieux. Un derby disputé n'empêche pas de rester respectueux de la part des deux équipes. Je pense que ça a toujours été le cas.

Que redoutez-vous de cette équipe de Rennes ?
René Girard : Quand on met toutes les équipes sur la ligne de départ en début de saison, sur le plan budgétaire, on n'est pas au même niveau. Ils ont des garçons de valeurs, font un gros recrutement chaque année et visent le top 5.
Nous, on va jouer avec nos moyens. Ce n'est pas se décharger de la pression. C'est une réalité.

Christian Gourcuff avait un temps été annoncé pour prendre la destinée du FC Nantes...
René Girard : C'est quelqu'un que je respecte, un bon technicien. Il a ses idées, moi les miennes. On va jouer un derby. Il doit avoir envie de garder le monopole de la région, mais les Sudistes ne lâchent pas le morceau comme ça.

Faut-il s'attendre à une opposition de styles ?
René Girard : C'est possible. Mais on reste parfois collé à des images... et à l'arrivée, il n'y a pas un monde d'écart.