E. Baup : ''Se remettre en cause à chaque match''

Malgré la défaite, vos concurrents n'en ont pas profité...
Elie Baup : Oui, mais il ne faut pas trop regarder les autres. Il faut qu'on fasse notre parcours, qu'on prenne des points. Dans ce sens, il faut battre Le Havre. Nous sommes dans la situation identique aux jours qui ont précédé la venue de Nice.

Le choix de Guy Roland Ndy Assembe n'a-t-il pas privé Jérôme Alonzo de son rôle dans le vestiaire ?
Elie Baup : Il a tenu son rôle dans le vestiaire comme il le fait habituellement, même un peu plus. Il avait l'investissement sans être concerné par le terrain. Il a tenu son rôle. Il n'y a pas à épiloguer sur ça.
On avait montré certaines choses face à Nice. Une dynamique était ressorti ce jour-là et je ne me sentais pas de changer ça. Au contraire. Je voulais donner de l'élan au groupe. C'est ce qu'on avait décidé après Marseille : donner un élan de vestiaire et ne pas se limiter à un groupe restreint de joueurs. C'est ce que j'ai essayé d'entretenir. Quand Guy Roland a joué contre Nice, il n'y a pas eu d'interrogation. Je trouve assez restrictif de restreindre ce match à une histoire de gardiens.

Même logique pour Mamadou Bagayoko à droite ?
Elie Baup : C'est la même logique d'équilibre. Je le répète, nous n'avions pas gagné depuis longtemps et Bagayoko avait été le joueur le plus intéressant, sans doute le meilleur joueur du match. Il marque un but. Sur des ballons de Capoue ou Maréval, à l'opposé, il vient bien finir les actions. C'est un joueur qui aime bien partir de l'extérieur pour rentrer à l'intérieur. Il a le profil à faire ça. L'équipe n'était pas déséquilibrée.
Le seul problème, c'est que Christian Bekamenga se fasse une entorse à la cheville.
Je pense que nos milieux de terrain n'ont pas eu le même rendement que face à Nice. C'est là qu'on a pêché. Il y a eu trop de passes latérales, il n'y a pas eu de mobilité à l'intérieur du jeu. Ivan Klasnic a eu à tenir le ballon haut. Nancy est une équipe forte athlétiquement, dans les ballons aériens et les coups de pieds arrêtés. Si on balance des ballons en profondeur, on fait son jeu.
Il fallait tenir le ballon, Ivan y a participé. Il a d'ailleurs eu trois occasions. Ce que je regrette, c'est qu'il ne les ai pas mises au fond.

''Dans les mêmes idées que face à Nice''

Un week-end pour rien ?
Elie Baup : Pas du tout. Ca a donné des enseignements sur notre situation sportive, sur le travail des jeunes. Il y a beaucoup d'enseignements. Ca s'inscrit dans notre course au maintien. Il faut se remettre en cause avant chaque match.
Pour les jeunes, ce sont des expériences qui les construisent, même si c'est parfois dans la douleur. L'apprentissage est utile. C'est intéressant pour la suite pour ces jeunes à fort potentiel. Le problème, c'est que nous sommes dans une lutte pour le maintien et qu'il nous faut des points.

Ne pas avoir reproduit le jeu vu face à Nice est-il inquiétant ?
Elie Baup : On ne peut pas dire que Nice ait produit du jeu non plus. Nancy a été fort sur les coups de pieds arrêtés. Il y a quand même une faute flagrante sur Da Rocha à proximité des 16,50 m et sur l'action qui en découle, il y a un coup franc concédé par William... Ensuite le pénalty. C'est sur des coups de pieds arrêtés que Nancy nous a fait mal.
Mais dans la tenue du ballon, on a essayé justement de proposer autre chose que le renvoi immédiat ou du jeu direct. On est resté dans les mêmes idées que face à Nice.

Nantes est-il naïf ?
Elie Baup : Ce sont les détails, les attitudes, le replacement... on essaye de sensibiliser sur tous ces détails qui font l'exigence de la première division. Il faut sans arrêt le marteler et l'intégrer.

''Une identité pas assez affirmée''

Contrairement à vos habitudes, vous n'évoluez pas avec un groupe restreint...
Elie Baup : En étant pragmatique, j'ai toujours essayé de tirer le meilleur des groupes où je suis passé. Si on a des garçons qui peuvent faire soixante matches, c'est plus facile. Là, beaucoup de joueurs sont proches les uns des autres et il ne s'est pas vraiment dégagé une équipe type. Il y a eu beaucoup de blessures, d'absences... Je pense qu'il ne m'est jamais arrivé – même si j'avais voulu – de pouvoir aligner deux fois la même équipe.
C'est pour ça que je mobilise tout le vestiaire. Il n'y a pas d'animosité, pas de clans... le vestiaire vit, il est soudé. Les entraînements sont même parfois bons, par rapport à ce qu'on peut voir en match. Les joueurs sentent qu'ils peuvent jouer aussi. Ca fait partie de la mobilisation de ce vestiaire.

Est-ce un problème de valeur ?
Elie Baup : Un peu de ça, mais surtout personne qui soit vraiment au-dessus. C'est surtout cette expérience de la Ligue 1, cette exigence. Nancy a joué avec son potentiel et un seul souci : l'efficacité. Ils sont dans un registre et jouent à fond dans ce registre.
Nous n'avons pas vraiment trouvé un registre qui soit notre marque forte. On a alterné le domaine athlétique, la construction du jeu voire une mixité qui ne nous a pas réussi. C'est l'identité de l'équipe qui n'est pas assez affirmée et l'expérience de la Ligue 1.