En vacances en famille pour quelques jours, Landry Chauvin a accepté de nous consacrer quelques minutes pour nous faire part de ses premières impressions après sa nomination, pour deux ans, à la tête de l'équipe professionnelle du FC Nantes. Le technicien place sa mission sous le signe du travail, de l'humilité et de l'ambition. Un programme qui doit permettre au FC Nantes de raviver la flamme de la passion.
Quel est votre sentiment après votre nomination à la tête de l'équipe première du FC Nantes ?
Landry chauvin : C'est un immense bonheur. Pour moi qui suis un formateur dans l'âme - j'ai passé plus de quinze ans à Rennes -, c'était le plus grand club formateur de l'époque. Ce qui faisait le succès du FC Nantes, c'est que les joueurs de l'équipe première était alors issus de la formation. C'est un club dont je me suis beaucoup inspiré.
Je me rappelle que je venais picorer à la Jonelière les séances de Raynald Denoueix. C'est pour moi une immense joie. Cela représente énormément.
Comment se sont passés les contacts ?
Landry Chauvin : Je tiens tout d'abord à remercier le Président et son fils pour la confiance qu'ils me font. Je suis un jeune entraîneur professionnel, même si j'ai beaucoup d'expérience en tant que formateur. C'est ce qui m'a d'ailleurs permis de lancer neuf jeunes à Sedan.
Après, avec l'accord du Président, les contacts ont été noués par Guy Hillion, avec qui j'avais travaillé à Rennes. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour ce qu'il a fait.
Le fait de venir travailler avec un staff d'anciens Nantais était une priorité pour moi. Le coeur du Club est la formation, mais ce sont aussi les personnes qui le composent. Guy Hillion, Stéphane Ziani, Loïc Amisse, Samuel Fenillat... j'ai hâte d'être avec eux pour échanger. Le football est un sport collectif, et ça commence au niveau du staff. Il ne doit pas y avoir de séparation entre les pros et la formation.
"Je venais picorer les séances de Raynald Denoueix"
Vous venez accompagné d'un entraîneur adjoint qui sera Bruno Baronchelli...
Landry Chauvin : Il est pour moi indispensable d'avoir un adjoint fidèle comme Bruno. Je l'ai côtoyé à Rennes. Il connaît la maison nantaise, c'est un proche de Loïc Amisse. C'est important pour véhiculer l'identité nantaise.
A la préparation physique, j'ai pensé à Stéphane Wiertelak. Il a été formé à Rennes avant de faire la majeure partie de sa carrière avec Paul Le Guen, dans de grands clubs. C'est quelqu'un avec qui je m'entends très bien. Il est à l'écoute de l'entraîneur, pas pour imposer.
Venir au FC Nantes, c'est travailler avec une certaine pression. Comment appréhendez-vous cela ?
Landry Chauvin : Je fais abstraction de ça. Cette profession est ainsi faite. Si on ne peut pas le supporter, il faut faire autre chose. Tout le monde sait que Nantes n'a pas sa place en Ligue 2. Maintenant, le dire c'est bien. Mais ça ne suffit pas. Il faut du travail et de l'humilité.
Ma force à Sedan, ça a été de fonctionner avec un groupe de joueurs qui a adhéré au travail et aux valeurs. C'est ce qu'il faut pour que Nantes retrouve sa place dans l'élite du football français.
Je n'avais pas les meilleurs joueurs du championnat, à Sedan. Mais quand on a une symbiose entre les joueurs et le staff, tout est plus facile. Encore une fois, il faut beaucoup d'humilité, et de l'ambition.
Nantes est une grande ville, il y a un passé et tout le monde aspire à retrouver l'élite. Nous avons tout à gagner en travaillant dans l'humilité et en nous rapprochant des supporters. Il faut à nouveau communier avec un stade de la Beaujoire sevré de succès depuis quelques temps. Il faut peu de choses pour que la flamme se ravive. Ce sera le travail des joueurs au quotidien.
"Il faut peu de choses pour que la flamme se ravive"
Quel objectif le Président vous a-t-il fixé ? La remontée ?
Landry Chauvin : Jamais dans nos échanges il n'a parlé de remontée. Cela viendra sans doute dans un second temps. Il m'a demandé de bâtir une équipe compétitive. Tous doivent travailler dans la même direction.
Il faudra prendre un très bon départ. C'est souvent synonyme d'un bon championnat.
Bio express
Landry Chauvin est né le 7 décembre 1968, à Château-Gontier (Mayenne).
Joueur amateur au Stade Lavallois, il devient entraîneur des jeunes de l'AS Vitré avant de rejoindre le centre de formation du Stade Rennais, de 1992 à 2007. Il y gagnera notamment la Coupe Gambardella en 2003 et les Championnats de France des réserves professionnelles en 2004 et 2007 (finaliste en 2006).
Adjoint de Pierre Dreossi à la tête la tête de l'équipe première en 2007-2008, il passe ensuite son Diplôme d'Entraîneur Professionnel de Football (DEPF) avant de prendre les rênes de l'équipe de Sedan, de 2008 à 2011.
Par Propos recueillis par F.C. - Photo A.D./fcnantes.com