De retour à la Jonelière, Landry Chauvin a eu le temps de digérer la défaite à Boulogne, la première en sept rencontres. L'entraîneur nantais veut y voir un "signal d'alarme". "On a été trop calculateurs, analyse-t-il. Nous les avons mis dans le confort." Bien conscient que son équipe semble moins bien depuis deux rencontres, Landry Chauvin se projète maintenant sur Lens et Troyes. Deux matches pour lesquels cela se jouera "au mental".
Avec un peu de recul, comment analysez-vous le fait que ce match à Boulogne a basculé en l'espace de deux minutes ?
Landry Chauvin : Je pense qu'on a été trop calculateurs. On savait que jusque-là , lorsqu'on menait, nous n'avons jamais été rejoints. Inconsciemment, on s'est contenté de ce 1-0. Nous n'avons pas été actifs sur le porteur du ballon. On s'est contenté de gérer.
Il faut que ça nous serve de leçon. C'est un match où nous n'avons pas été brillants, loin de là . Un match nul aurait sans doute mieux reflété les débats.
Est-ce un coup d'arrêt ?
Landry Chauvin : Je n'espère pas. On a su relever la tête quand on était en difficulté. Je pense notamment à notre début de saison compliqué. Il n'y a aucune raison pour qu'il n'en soit pas de même aujourd'hui. Ce n'est pas comme si on avait été ballotés par Boulogne.
Malgré tout, on sent qu'on est moins bien en ce moment, entre le match d'Istres et celui-ci. Il y a des joueurs qui ont besoin de retrouver un peu de fraîcheur. On arrive dans cette période charnière de l'automne où les organismes commencent à souffrir. Il faut s'accrocher. Il reste deux matches avant la mini-trêve internationale. Il faut le faire au mental.
Là , on n'a pas su avoir cet esprit de corps - comme on avait déjà pu le montrer -, alors qu'on était quatrième à huit minutes de la fin. Ca, ça me laisse un goût amer. Quelque part, on ne méritait pas d'être quatrième lundi soir.
"Un signal d'alarme pour nous dire que rien n'est acquis"
Sur les deux buts, la défense craque-t-elle ?
Landry Chauvin : C'est au début des actions. On n'est pas sur le porteur, on n'est pas à distance d'intervention… ce qui fait que les deux centres de Reset sont faits dans le confort. On n'a pas mis l'adversaire sous pression. A partir de là , on n'est pas à l'abri. Nous n'avons pas eu ce supplément d'âme pour tenir le score jusqu'au bout. On devait repartir de là -bas au moins avec quelque chose.
N'était-ce pas vous qui étiez dans le confort ?
Landry Chauvin : On s'y est mis inconsciemment. Depuis le début de saison, chaque fois qu'on a mené, on n'a pas été rejoint. Alors du coup on se sent fort. Ce qui est bien. Mais il ne faut pas oublier tous les efforts - invisibles ! - qui te permettent d'y parvenir. Il suffit par exemple de réduire ta distance d'intervention sur un adversaire d'un mètre. Ca ne paraît pas, mais c'est énorme. Ca ferme certains angles de passe qui feront peut-être que certains centres ne pourront pas être faits aussi facilement.
On a payé cash nos erreurs. Maintenant, ça ne doit pas effacer ce qu'on a fait pour en arriver là où on en est aujourd'hui. Mais c'est un signal d'alarme qui nous dit qu'au football, rien n'est acquis. Avec trois points de plus, synonyme de quatrième place, notre début de saison avait une autre lecture. Là , on est neuvième, dans le ventre mou.
Le match le plus important est celui à venir. Il faut tirer le bilan du match à Boulogne et se projeter sur celui de Lens.
Par Propos recueillis par F.C. - Photos A.D./FC Nantes