Landry Chauvin lucide et ambitieux pour 2012

Vous attendiez une réaction après Laval...
Landry Chauvin : Il était important qu'on clôture l'année sur une bonne note. Mais il faut être réaliste, nous avons beaucoup souffert. On a fait une première période très moyenne en terme de qualité de jeu. Et puis, on a ce magnifique but venu du ciel de Vincent Bessat, qui fait du bien à tout le monde. On a tout de suite vu que ça allait mieux, et encore un pénalty qui me semble sévère. Mais deuxième petite étoile, arrêt de Rudy Riou. Après, tu te dis que tu ne peux plus perdre. Un succès tiré par les cheveux mais ô combien précieux pour passer de bonnes fêtes et être gonflé à bloc pour la rentrée.

Un match référence à l'extérieur ?
Landry Chauvin : Dans l'état d'esprit ! En terme de jeu, on en est très loin. Il faut de tout pour gagner des matches. Sur la durée, de la qualité de jeu, c'est indéniable. Après, si on avait plus affiché ces valeurs de solidarité, d'abnégation, je pense qu'il y a des matches qu'on n'aurait pas perdus. Le talent ne suffit pas, aujourd'hui. Il faut aussi savoir faire preuve de caractère. Franchement, j'en ai vu "se mettre le cul par terre", comme on dit. Je n'imaginais même pas ça d'eux et j'espère que ça servira et leur permettra d'en faire encore plus pour aller tous ensemble plus haut en 2012.

Quel bilan faîtes-vous de cette première partie de saison ?
Landry Chauvin : Si on prend le classement, on est onzième, on est à notre place. Après, on peut regarder le classement à domicile. On est parvenu à se réconcilier par moments. Je pense à Lens et Monaco, qui restent pour moi les deux temps forts à la Beaujoire, cette saison.
Où le bas blesse, c'est notre classement à l'extérieur, à l'image de notre classement général. On n'a pris que neuf points sur trente. Si on veut passer dans le premier tiers du classement, il faudra être plus constant à l'extérieur. Là, il y a deux matches qui nous font très mal : Boulogne - l'un des tournants de cette partie de saison, après six matches d'invincibilité, il a cassé une dynamique, sans qu'on s'en rende compte sur le moment - et Reims - dont les décisions arbitrales ont eu un impact considérable sur le match.
Et puis à Amiens, comme en d'autres occasions, on a su faire le dos rond et montrer des valeurs pour ne pas rompre. C'est ce qu'il faut avoir à l'extérieur.

"Le match à Boulogne nous a fait très mal
en cassant une dynamique"

La montée reste-t-telle d'actualité ?
Landry Chauvin : On m'a critiqué la semaine dernière - à juste titre - parce que j'avais dit qu'on ne monterait pas. J'avais expliqué aux joueurs que c'était pour les protéger, qu'ils soient soulagés de ce poids. A chaque fois qu'on en a parlé, on s'est cassé la figure.
Je reste lucide. Nous sommes onzième, ce qui veut dire qu'on a des insuffisances. Après, j'ai de l'ambition quand je viens à Nantes. Bien sûr que j'ai beaucoup d'ambition pour la seconde partie de saison. Maintenant, j'ai aussi de la lucidité sur ce qu'on a été capable de faire.

Au niveau personnel, ces premiers mois à la tête de l'équipe ?
Landry Chauvin : Je sais d'où je viens, comment je me suis construit. Rien n'a été facile. Mais être l'entraîneur du FC Nantes, beaucoup de collègues aimeraient.
Bien sûr le présent me plaît, mais tu construis aussi demain, au jour le jour. Et on sent qu'il y a un socle fort avec la formation. On sent qu'il faut peu de choses pour que la flamme se ravive. Mais ça ne peut pas se faire en un jour.
On est en train de placer des fondations le plus solide possible. C'est ce qui me plaît. Alors bien sûr il y a une nécessité de résultats immédiats.

Une image sur ces six mois ?
Landry Chauvin : Le match de Lens. C'est un peu le résumé de notre saison. Une première mi-temps où on souffre, et une deuxième où on arrive à faire la différence. Et puis cette communion à la Beaujoire ! Si on arrive à le renouveler sur les dix matches qui nous restent, c'est qu'il se sera passé quelque chose.

Vous aurez aussi à gérer les prolongations de contrat…
Landry Chauvin : Chaque chose en son temps. Tout le monde s'y retrouvera individuellement si collectivement on tire tous dans la même direction. Une de nos forces, c'est que tout le monde a adhéré, depuis le début.

"Si on a notre effectif au complet,
elle a de la gueule notre équipe !"

Vous avez eu pas mal de joueurs suspendus…
Landry Chauvin : On est troisième au classement du fair play, c'est le paradoxe ! Ca ne tient pas compte de la Coupe de France, mais quand tu es troisième, c'est quand même que tu es une équipe facile à arbitrer.

Les absences face à Angers de Matheus Vivian (Ndlr : le Club a fait appel pour réduire sa sanction), Granddi Ngoyi et Grzegorz Krychowiak peuvent-elles influer pour le mercato d'hiver ?
Landry Chauvin : On y réfléchit. Mais j'en profite pour faire passer un message fort : Il y a aujourd'hui une étroite collaboration avec le Président et son fils. On se voit régulièrement et longuement tous les trois pour évoquer plein de sujets. C'est très clair et on est d'accord.
Après, le mercato d'hiver doit être gagnant. Pour cela, il faut que ce soit quelqu'un qui apporte une vraie plus-value dans l'effectif. Sinon, ça n'a aucun intérêt. On est déjà nombreux. Si c'est recruter un joueur pour un match… Si on peut flaire la bonne affaire… mais il n'y en a pas beaucoup au mercato d'hiver. C'est plus fait pour faire venir un joueur que tu vas préparer pour la saison suivante, à l'image d'un Papy Djilobodji.
Mais si on a notre effectif au complet, elle a "de la gueule", notre équipe. Il faut qu'on s'accroche encore un peu.

Quels secteurs viserez-vous ?
Landry Chauvin : On est à l'affût. Il n'y a pas de secteur privilégié. On se projète plus sur le moyen terme. Nous avons neuf joueurs en fin de contrat plus deux joueurs prêtés. C'est d'abord à partir de ça qu'on peut se projeter.
Quoiqu'il arrive - et j'espère qu'on pourra se mêler à la montée -, on aura forcément l'ambition de monter l'année prochaine. Nantes n'est pas un club de Ligue 2 et j'espère - le plus tôt possible - retrouvera sa place en Ligue 1. C'est une affaire de cycle. Nantes retrouvera la Ligue 1. C'est certain. Notre approche dans la construction du groupe pour la saison prochaine est la même, quelque soit la division où on sera la saison prochaine. Tu dois avoir de l'ambition.