''Avoir une identité forte''

Un parcours riche en expériences

Ma carrière est déjà longue. J’ai étudié l’éducation physique à l’université et j’ai commencé à travailler comme préparateur physique et comme adjoint. J’ai travaillé pendant 9 ans avec les catégories de jeunes du FC Porto. En même temps j’étais aussi prof d’EPS à l’école. Ensuite, je suis devenu professionnel. J’ai travaillé en Ukraine au Shakhtar Donetsk et ça a été un tournant dans ma carrière. J’y ai passé 4 ans dont 3 avec l’équipe réserve en temps que coordinateur de l’académie. Cette expérience m’a permis de me développer comme entraîneur. Ensuite, j’ai changé de fonction et suis devenu adjoint de l’équipe première. Le deuxième moment très important de ma carrière c’est quand je suis retourné au Portugal au Rio Ave comme entraîneur principal.

J’ai toujours eu des propositions pour devenir entraîneur principal mais ma carrière a été motivante comme elle était. J’ai fait un parcours d’apprentissage, un parcours très riche d’expériences différentes. L’année dernière au Rio Ave a été une saison très riche également. On a fait de très bonnes choses en terminant cinquième du championnat. Et maintenant, j’arrive ici.

J’ai 20 ans de football professionnel derrière moi. Avoir travaillé avec des équipes d’autres niveaux, ce n’est pas une faiblesse pour moi. J’ai beaucoup d’expérience. J’ai joué comme adjoint la finale de l’Europa League (avec le SC Braga en 2011), j’ai joué la finale de Youth League (avec le Shakhtar Donetsk en 2015), j’ai 40 matches européens. Je sais que mon parcours m’apporte d’autres choses sur le processus de formation des joueurs ainsi qu’une pédagogie propre.

Ca a été un plaisir d’avoir l’opportunité de parler de nombreuses fois avec le Président Waldemar Kita et le Directeur Général Franck Kita pour bien se connaître. Je suis naturellement très heureux d’être ici et d’intégrer la famille du FC Nantes.

La philosophie de jeu

Il est facile pour un entraîneur de dire que la philosophie qu’il préfère est celle qui fait gagner. C’est un cliché, mais c’est vrai. Je crois qu’il y a différentes manières de gagner.

Pour moi, le plus important c’est de construire une équipe qui a des comportements réguliers. Je crois qu’il est important de miser sur le développement des joueurs, de développer un jeu où le joueur peut s’exprimer pleinement au niveau technique et tactique.

J’aime beaucoup le travail tactique, l’organisation offensive et défensive, quand tous les joueurs ont compris ce qu’ils doivent faire individuellement et collectivement. J’aime une équipe qui est capable de respecter son identité et son modèle de jeu dans tous ses matches. Mais ça ne signifie pas qu’on n’est pas capable d’utiliser différents plans de jeu et d’adapter sa tactique en fonction de l’adversaire. J’aime une équipe qui a sa personnalité et qui est capable d’avoir une identité très forte. J’aime une équipe qui a la capacité de contrôler le match, de trouver l’espace dans le terrain, de construire du gardien jusqu’au gardien adverse.

On a deux ans pour mettre le FC Nantes parmi les plus grands clubs de France. C’est ce qu’on va faire avec tranquillité. C’est notre seul objectif mais pour nous c’est important de savoir où on va.

Un lien fort avec la formation

C’est un processus naturel parce qu’on a besoin d’apporter de la qualité dans un effectif. On a besoin de travailler avec tous les joueurs qu’on peut. Pour moi, c’est important de connaître davantage les joueurs le plus vite possible en travaillant avec eux sur le terrain. J’ai aimé parler avec Samuel (Fenillat, le directeur du Centre de Formation). Je crois qu’on peut faire un bon travail ensemble.

Le processus d’intégration des jeunes dans un effectif professionnel n’est pas un travail facile. Mon expérience est grande en la matière, j’ai travaillé avec la réserve de Porto pendant 3 ans et au Shakhtar. L’expérience a été très riche parce que c’est ce qu’ils m’ont demandé précisément : de rapprocher l’académie de l’équipe principale. Après 3 ans de travail, 5 joueurs étaient devenus titulaires dans l’équipe première. Je crois que le président m’a aussi choisi pour ça. Ce n’est pas un problème de travailler avec les jeunes s’ils ont la qualité et s’ils ont le caractère.

La préparation de la saison

Le foot a une dimension physique qu’on ne peut pas oublier. Pour moi, la préparation est un processus global. Des joueurs très forts physiquement mais qui ne jouent pas bien ensemble, ça ne suffit pas à faire une bonne équipe. On va faire une préparation physique spécifique adaptée au plan de jeu qu’on veut mettre en place et aux qualités qu’il nécessite.

La France et la Ligue 1 Conforama

A l’école, l’anglais était ma première langue et le français ma deuxième. Pour moi c’est très facile d’apprendre les langues. Je vais continuer à travailler mon vocabulaire et apprendre les termes plus spécifiques du football mais ça, ça va vite. Aujourd’hui j’ai parlé avec les joueurs en français sans problème et hier j’ai échangé avec l’équipe médicale.

J’ai étudié le championnat de France. Je vais améliorer ma connaissance dans les mois et les semaines à venir, c’est sûr. J’ai parlé avec beaucoup de personnes qui travaillent ici, à la formation et avec des entraîneurs. C’est un championnat très compétitif, très dur, avec de très bon joueurs et des équipes fortes.

J’ai parlé avec Sergio (Conceiçao). Je l’ai surtout appelé pour lui dire merci parce que je sais qu’il a parlé avec le président avant ma venue. Je suis une personne de relations qui aime la relation humaine avec les joueurs et avec tous.
Sergio et moi nous sommes différents. J’ai ma philosophie et mon travail. J’ai une admiration naturelle pour lui, il a fait une carrière incroyable comme joueur et comme entraîneur. J’ai beaucoup de respect pour lui mais je fais mon travail.

Ses inspirations

Il y a d’abord Costa Soares, celui qui a été pour moi un vrai professeur. Quand je suis sorti de l’université, il m’a pris dans l’équipe U10 de Porto puis dans l’équipe U16. Il m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses importantes, particulièrement de la discipline de travail. On a travaillé longtemps ensemble à l’académie du FC Porto.

Il y a une deuxième personne qui est aujourd’hui l’entraîneur adjoint de la sélection du Portugal : Ilídio Vale. C’est un ami proche, une personne avec qui j’aime beaucoup parler de football. Ce sont, je crois les deux personnes les plus importantes de ma carrière.

Il y a des entraîneurs que j’aime et qui ont des choses qui, pour moi, sont très bien. J’aime surtout voir des équipes qui ont une identité et un modèle de jeu clair, que l’on peut voir. J’aime les équipes dont on voit qu’elles ont une idée, qui jouent tout un match dans une intégrité. Pour moi, c'est ça le foot.