27 juin 2019

''Renouveler la couverture végétale''

Vincent Savourat

Prévu le samedi 17 août* face à l'Olympique de Marseille dans le cadre de la 2ème journée de Ligue 1 Conforama, le premier match à la Beaujoire est attendu par tous les supporters Jaune et Vert ! Mais pour l'heure, le gazon de l'antre du FCN se refait une beauté, afin d'afficher fière allure pour la reprise. Vincent Savourat, Référent technique Secteur Entretien chez Sportingsols a accepté de parler de cette période très importante pour la saison à venir. Rencontre.

Quelle est la composition de la pelouse de la Beaujoire ?

Vincent SAVOURAT : "C'est une pelouse en substrat renforcé. Il faut savoir qu'ici à Nantes, c'est spécial parce que c'était l'une des premières pelouses avec ce procédé en France, si ce n'est la première. Aujourd'hui, elle a 18 ans et c'est sûrement l'une des plus vieilles pelouses en substrat renforcé d'Europe. Ce que l'on cherche en priorité sur un gazon, c'est de la stabilité parce qu'une grande partie de la saison s'effectue en hiver. L'idéal, c'est donc d'effectuer des gazons sportifs sur du sable. Par contre, l'inconvénient du sable, c'est que ça ne tient pas beaucoup. Le peu de fibres synthétiques présentes permettent donc au sable de bien se tenir. Le joueur peut donc évoluer normalement dessus. Ici à Nantes, on pique les fibres à la verticale. Ces dernières viennent s’entremêler avec le gazon et le résultat est très satisfaisant."

Combien de personnes travaillent ici à l'année pour entretenir la pelouse ?

"Au quotidien, il n'y a qu'une seule personne qui travaille dessus, c'est le référent pelouse : Jonathan Huet. Cette personne est aidée quand il y a plus de travail, notamment pour préparer les matches. Par exemple, le traçage des lignes est réalisé par d'autres personnes, notamment celles qui travaillent à la Jonelière."

Pourquoi utilise-t-on la luminothérapie ?

"Pour qu'un gazon vive, il lui faut de l'eau, des éléments nutritifs et de la lumière. C'est un peu plus complexe que ça mais ce sont les trois paramètres principaux. Dans les stades, ça manque énormément de lumière. On en apporte donc pour aider la pelouse à améliorer sa croissance. Évidemment, plus un stade est fermé, plus on a recours à la luminothérapie. Ici à Nantes, même avec les lampes, ça manque encore un petit peu de lumière."

Quel est le procédé du dernier match de la saison, jusqu'au premier du nouvel exercice ?

"L'idée, c'est d'essayer de renouveler au maximum la couverture végétale. Soit on le fait d'une manière « drastique », soit de manière plus légère. A la Beaujoire, nous sommes partis dans l'idée de faire ça de manière assez sévère tous les ans, parce que le nombre de jours que l'on a entre le dernier match et le premier match de championnat nous le permet. On ne cherche pas à détruire toutes les plantes. Ce qu'on souhaite, c'est éliminer les plus fragiles pour maintenir en place les plus fortes. C'est une renaissance pour la pelouse.
On commence par effectuer une opération de scalpage, c'est-à-dire qu'on enlève, puis on nettoie. C'est important de bien nettoyer la surface en laissant un minimum de déchets végétaux, d'une manière uniforme un peu partout. Ensuite, on ressème dans cette préparation. Le pelouse a été semée il y a un peu plus d'une semaine (mi-juin) donc aujourd'hui, on est dans la phase de levée."

Existe-t-il une règle concernant l'arrosage ?

"Non, tout dépens vraiment de la météo. C'est beaucoup de surveillance et on adapte les apports d'eau réguliers. Il y a quelques années, quand on semait, on ne prêtait pas trop d'attention à la quantité d'eau apportée : on arrosait. Il y ensuite eu plusieurs épisodes avec des maladies, donc le meilleur moyen, c'était de mettre le minimum d'eau et d'aérer dès qu'on peut."

Comment peut-on lutter face à la pyricularia, ce champignon qui se développe sur de plus en plus de pelouses durant l'été ?

"Ce champignon prolifère surtout quand il y a des pics de chaleur. Attention, pas dans l'atmosphère mais bien dans le sol. Certes, les deux sont liés mais la maladie n'apparaîtra que lorsqu'on a un épisode de chaleur à long terme. Ce ne sont pas deux, trois jours qui vont faire que ça va se développer. A cet instant, la réaction humaine, c'est de mettre de l'eau. Il faut pourtant faire l'inverse et suivre l'évolution du gazon. On sait que même jeune, il va ralentir sa croissance au-delà de 25-26 degrés. A nous d'adapter ses apports d'eau par rapport à la croissance."

*Sous réserve de modifications de la part de la Ligue de Football Professionnel.

Par M.G


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