22 septembre 2021

Un militaire qui plane

Histoire et Patrimoine raconte...

Il ne faut pas désespérer. Ils n’ont pas disparu, ni ne sont totalement écoeurés, ces supporters parisiens qu’on déplore voir abandonner le Parc des Princes, au fur et à mesure des matches.

En ce 23 septembre 1966, ils sont plus de 20 000 spectateurs à remplir les travées, en cette soirée plus printanière qu’automnale.

Ils sont venus voir ces Nantais, champions de France en titre, qui ont su conquérir la France, et se faire aimer de Paris...

Ils sont également venus voir cet escadron d’internationaux qui fait l’ossature de l’équipe de France 1966 : Gondet, Blanchet, Simon, Budzynski, de Michèle, Suaudeau...

Toute cette artillerie fait d’ailleurs face à un autre international, gardien de but de l’équipe adverse prochaine, Georges Carnus, que l’armada nantaise connait bien.

Mais finalement, les yeux sont beaucoup plus rivés vers un autre joueur, gardien de but des Nantais : Bernard Teigner.

Il est en train de vivre un véritable conte de fée.

Les 3 goals professionnels du Football Club de Nantes, Daniel Eon (convalescent), André Castel et Jean-Michel Fouché sont out ! Les Canaris, en tête du championnat de D1, doivent se déplacer dans la capitale pour y rencontrer le Stade de Paris (Stade Français).

Les dirigeants nantais se retournent tout naturellement vers le 4ème gardien du Club, ex-junior de 19 ans et militaire du contingent sur la base aérienne de Luxeuil.

Prévenu le mercredi d’avant par un coup de fil d’Albert Heil, le secrétaire général du FC Nantes, Bernard Teigner obtient l’autorisation de sa hiérarchie militaire pour lui accorder une permission exceptionnelle.

En 6 mois, de jeune joueur de l’équipe des juniors du FCN (avec laquelle il a gagné le tournoi international de Rotterdam au mois d’avril), il devient titulaire en équipe pro pour jouer au Parc des Princes avec les champions de France !

Accueilli le matin de la rencontre par ses coéquipiers, il est un parfait inconnu pour eux, sauf pour Joël Prou qui a joué avec lui au club de la Mellinet à Nantes.

Bien encouragé par ses "parrains-goals", Daniel Eon et André Castel, ce plâtrier de métier sait comment "boucher les trous...", dixit Dédé Castel !

Il a même de l’astuce. Du milieu de sa ligne de but jusqu’au 6 mètres, il trace sur le terrain une ligne avec ses crampons, de manière à bien se situer au milieu de son but, même en étant avancé.

Ses premiers arrêts sont impeccables, il est félicité par ses défenseurs Robert Budzynski et Gaby de Michèle.

Il joue avec la confiance du débutant, et aussi la chance, quand le ballon vient taper la base de son poteau.

Et pourtant, jugé non-responsable sur l’action, Bernard Teigner encaisse un but à la 69ème minute, qui scelle le score final de la rencontre.

Les Canaris repartent de Paris avec une défaite imprévue, contestée pour un hors-jeu (reconnu par le buteur Rustichelli en après-match) sur l’action de but.

Ils laissent la 1ère place du classement aux Verts de St Etienne.

Pour Bernard Teigner, le plus beau compliment vient de son entraîneur, José Arribas, qui le félicite en ces termes : "Je suis très satisfait de son comportement. J’espère qu’il sera un jour une grand gardien de but".

Quelle soirée inoubliable !


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