Un geste simple pour de grandes causes

Pouvez-vous nous présenter l'action des Bouchons d'Amour ?
Sophie Robin : C'est une association qui existe depuis 1965, sous d'autres noms. Le nom de Bouchons d'Amour existe depuis 2005. Mais on collecte les bouchons en France depuis très longtemps.
L'association n'a pas de budget de fonctionnement. Cela signifie que tout est basé sur le bénévolat et que tout euro collecté est intégralement redistribué sous forme de matériels ou d'actions à destination de personnes handicapées.

Vous collectez donc les bouchons de bouteille... Sophie Robin : Pas seulement de bouteilles. C'est très large. Il y a les bouchons de bouteille, bien sûr, mais aussi toutes sortes de couvercles en plastique. Du tube de dentifrice au couvercle du bocal de cacao, les aérosols... c'est énorme la quantité de bouchons qu'on peut recycler.

Quelle est la destination des bouchons collectés ?
Sophie Robin : Les "Bigarchons" - c'est une association parrainée par Jean-Marie Bigard - mettent en place des collecteurs dans des magasins, dans des lieux publics... et on s'engage à les récupérer régulièrement pour les apporter dans un local de tri.
D'autres bénévoles trient alors ces bouchons avant la vente à une entreprise de recyclage belge qui s'appelle Eryplast. Les bouchons sont alors transformés en palettes plastiques qui, à terme, remplaceront les palettes en bois. C'est une autre manière de protéger l'environnement. Ce n'est que du positif.

Et depuis quatre ans, les Bouchons d'Amour sont présents à la Beaujoire...
Sophie Robin : On a effectivement 10 bénévoles qui sont là sur tous les matches aux entrées du stade. Si les gens sont parfois mécontents de devoir retirer les bouchons de leurs bouteilles (NDLR : Dans le règlement intérieur des stades, il est interdit d'avoir des bouteilles fermées qui pourraient se transformer en projectiles dangereux), nous leur expliquons que c'est aussi pour une bonne cause. Il faut savoir que les gens peuvent nous apporter au stade leurs bouchons !

Et les joueurs du FC Nantes participent au mouvement...
Sophie Robin : Tout à fait. J'ai mis un collecteur pour les joueurs pro, un autre pour ceux de la CFA et un chez les médecins. Ca fonctionne très bien. Tout le monde s'est pris au jeu. Ca devient un geste naturel.

La finalité de tout ce travail ?
Sophie Robin : Cela nous permet de financer des fauteuils pour handicapés, des lits médicalisés, des aménagements comme élargir un passage de porte ou de véhicules, l'achat de liseuses pour des personnes qui ne peuvent pas tourner les pages d'un livre... c'est très vaste.
J'ai assisté à la remise d'un fauteuil pour la mise à l'eau de personnes handicapées à la piscine de Carquefou. C'est très émouvant. Quand on sait le travail qu'il y a derrière et que ce sont des bouchons qui ont permis d'obtenir ça, c'est très valorisant.

Combien de personnes travaillent pour les Bouchons d'Amour ?
Sophie Robin : C'est difficile à dire. Il n'y a pas d'engagement, pas d'obligation. On vient quand on a le temps, quand on a envie. Il y a entre 30 et 40 fidèles. On sera présents sur les Francofolies, Odyssea et un peu toutes les manifestations sportives où il y aura potentiellement des bouteilles. On fait aussi beaucoup de prestations dans les magasins et dans les écoles. Il est important de former et informer. Il faut savoir que les bouchons qu'on met dans nos poubelles jaunes ne sont pas triés.