31 décembre 2020

''La première chose est de retrouver du plaisir''

Raymond Domenech

Retrouvez Raymond Domenech à l'occasion de sa conférence de presse de présentation aux médias.

Préambule
Raymond Domenech :
Je voulais en préambule avoir une pensée pour un membre du personnel qui a disparu cette semaine. J'ai une pensée pour lui et sa famille.

Je suis heureux d'être là. Ca fait bizarre. J'ai été de l'autre côté pendant quelques années. Je vais tout faire pour ne pas reproduire les erreurs que j'ai pu commettre dans le passé, à un moment ou un autre. Je suis heureux que monsieur Kita m'ait donné cette fonction. La première chose est de retrouver du plaisir, pour qu'elle entraîne tout le monde jusqu'à la fin de la saison.

Vous n'étiez pas attendu à Nantes...
Raymond Domenech :
J'ai une capacité extraordinaire à être un converti, ce qui me donne une grande force. Je m'identifie immédiatement au club où je suis. Ca fait partie de la compétition. Quand on est quelque part, on y est à fond. Je suis aussi le sélectionneur de l'équipe de Bretagne, même si nous n'avons pas joué beaucoup de matches. J'ai quelques liens, des attaches, qui font que je m'adapte vite.

Votre premier entraînement avec en fond une musique de cirque...
Raymond Domenech :
Ca fait partie des ingrédients de la vie du club. J'espère que ce qu'on montrera sur le terrain réunira tout le monde. Je veux qu'on soit présent sur le terrain. On s'est entraîné. Les joueurs sont bien dans l'esprit. La séance de ce matin était bien, plein de vie.

Vous êtes le 17e entraîneur de Monsieur Kita...
Raymond Domenech :
Je n'ai pas de plan de carrière. je suis venu pour me faire plaisir. Je ne me projète pas sur la suite. Ce n'est pas mon souci.
Vous savez, les entraîneurs, on est tous des éternels optimistes. On s'accroche. On sait que les résultats font que ça se passe bien. Il y aura forcément un 18ème. La vie de club est comme ça. C'est partout pareil.

L'absence de la direction à cette conférence ?
Raymond Domenech :
Ca devait se faire hier. Le Président a aussi des occupations. J'assume. Je me comporte en grand garçon. je n'ai pas besoin d'être accompagné.

Votre âge est au-delà de ce que la charte des entraîneurs prévoit...
Raymond Domenech :
C'est un vrai malentendu qu'il y a toujours eu. J'ai réagi en président du syndicat des entraîneurs. C'est dans la charte. Mais c'est illégal. On devait réviser la charte, mais on ne l'a pas fait.
On doit changer la charte pour les adjoints. Jusqu'à présent, Ranieri, Halilhodzic, Girard... ont été dans ce cas, sans qu'on l'empêche.
Il y a aussi une autre législation sur les 2 ans de contrats. On avait négocié avec les clubs pour une dérogation quand ils changent d'entraîneur après le 1er janvier pour finir la saison.
Je ne me suis pas opposé à la nomination de Monsieur Ranieri. La Ligue donne les dérogations, mais nous - en tant que syndicat - nous ne donnons pas de dérogation. Comme le syndicat ne le fait pas pour moi.
En tant que président du syndicat, je défends les entraîneurs. Je n'ai pas de préférence ou de cible favorite. Je défend les entraîneurs, quelque soit leur club. Je ne veux pas mélanger les choses. Je suis toujours président du syndicat, et je suis entraîneur du FC Nantes.
C'est un vrai bonheur, un vrai plaisir de venir au FC Nantes. C'est l'essence de ce que je suis. Hier, lors de la première séance, j'ai eu l'impression que je n'avais jamais arrêté. Je suis foncièrement entraîneur, éducateur. C'est un plaisir que je vais prendre et que j'espère partager.

Un discours souvent entendu chez vos prédecesseurs...
Raymond Domenech :
Dans notre métier, on a tous plein de convictions. Et ce sont les matches qui font la vérité. Ca peut être difficile ou euphorique. Il n'y a que les matches qui font la différence. Tous les entraîneurs qui commencent disent la même chose. Le problème, c'est qu'il n'y en a qu'un qui est premier, et deux et demi qui descendent. Tout le monde espère être premier. On ne peut pas tous être premier. Alors, on se dit, le mieux possible.
Dans tous les clubs, il y a des soucis et des difficultés. Il y en a partout. Tout le monde vit avec ça.

Le Président avait indiqué ne pas faire confiance aux entraîneurs...
Raymond Domenech :
J'ai confiance dans les gens autour de moi. Les gens dans le club veulent que ça marche. Je dois apprendre à connaître les joueurs, les gens, le public, l'histoire du club... c'est ce qui doit faire un meilleur vivre-ensemble.
J'ai dit un nombre de bêtises... on ne peut pas effacer ce qu'on a dit. Je veux améliorer les choses.

Vous retrouvez aussi le jeu médiatique...
Raymond Domenech :
Je ne dis plus le jeu médiatique, mais l'échange médiatique. J'ai compris la nécessité de la collaboration. J'ai compris que vous n'aurez pas toujours le même avis que moi. Je me dirais parfois que je peux faire évoluer ma réflexion.
Ce que je veux, c'est retrouver l'odeur de la pelouse mouillée. Là, je suis au milieu du terrain. Ce sont des raisons personnelles qui font que je reviens sur les terrains.
J'avais envie de revenir, mais je ne pouvais pas. Je ne me suis jamais résigner à arrêter. Je n'ai jamais vue autant de match que depuis que je n'entraînais plus. J'avais aussi ce lien permanent avec les entraîneurs de part mes fonctions au syndicat. Les métiers que je pratiquais étaient complètement liés au foot.
En retrouvant le terrain, j'avais vraiment le sentiment que je n'avais jamais arrêté.

Votre contrat peut-il aller au-delà de juin ?
Raymond Domenech :
Pour le moment, la question ne se pose pas. J'ai dit oui, très vite, sans réfléchir à ce qui viendra derrière.

Quels sont les objectifs que le Président vous a fixés ?
Raymond Domenech :
Je ne sais pas s'il m'en a donné. Il faut donner quelque chose de cohérent à cette équipe. Je pense plus que la manière d'être est importante. C'est comme ça qu'on arrive à faire le mieux. Aucun entraîneur ne pense qu'il sera relégué. La question ne se pose pas pour un entraîneur.

En quoi êtes-vous différent de 2010 ou 1993 ?
Raymond Domenech :
J'étais sélectionneur. Il faut choisir des joueurs pour une liste puis un onze.

Le métier a-t-il changé ?
Raymond Domenech :
L'avenir nous dira si ça a changé. Mais sur ce que j'ai vu ce matin encore, les joueurs ont envie de jouer au foot, de progresser, de réussir leur carrière. Ils ne sont pas dans les problèmes. Ils ont envie de faire quelque chose.

Monsieur Kita vous a-t-il demandé une identité de jeu ?
Raymond Domenech :
Je n'en parlais pas avec Monsieur Aulas ou avec le président de la Fédération. Ce sont les techniciens qui mettent en place le plan de jeu.
La question ne se pose pas. Je ne m'immisce pas dans l'administratif. La garantie ? C'est moi. Il y a des choses qui sont possibles, d'autres pour lesquelles il n'y a pas de débat.
Mon actualité, c'est de rassembler les joueurs et d'obtenir des résultats. Je souhaite qu'on n'ait plus à discuter de ça. Il y aura toujours des joueurs sur le banc. C'est la règle.

Le mercato qui va commencer amènera-t-il du changement ?
Raymond Domenech :
Pas à n'importe quel prix, et pas à n'importe quel prix technique. Je veux d'abord faire un bilan avant d'avancer. Je veux voir ceux qui sont là, ceux qui sont au centre, et après on verra.
Pour le moment, on avance avec ceux qui sont là.

Avez-vous suivi Nantes ?
Raymond Domenech :
Sur les derniers matches. J'avais en mémoire celui face au PSG, le dernier en entier, celui de Metz et des bouts de matches. C'est une équipe qui a bougé. Ca ne sortira pas comme ça, d'un coup de baguette magique.
Je ne ferai pas d'analyse sur le travail de Christian gourcuff, un mec bien. On ne sait pas toujours pourquoi ça ne marche pas. Parfois, on ne sais pas. C'est ce qui fait qu'on a toujours à en parler.
J'ai eu Christian lorsqu'il était en poste. Je l'aurai - je l'espère - encore après. On est le fruit de la continuité d'une culture.

Le souvenir de Knysna...
Raymond Domenech :
Il y a longtemps que je me suis débarrassé de cette étiquette, depuis que j'ai écrit un livre. Pour moi, tout ça, c'est une autre vie. Et comme si c'était hier. J'ai vécu avec. Mais je vis avec le présent, l'envie de faire quelque chose.
Ce n'est pas une histoire personnelle ou une image. Je ne le changerai pas. C'est comme ça. Il faut vivre avec son temps et le présent. Je le redis, c'est un bonheur d'être là. Que voulez-vous que je fasse de plus ? J'ai tourné une page il y a très longtemps et je veux maintenant faire quelque chose de bien. On n'efface pas son passé.

Comment faire mieux que les entraîneurs précédents ?
Raymond Domenech :
Je n'ai pas prétendu faire mieux que les précédents. On essaie de faire le mieux possible. Après, on sera jugé sur le classement.
L'exigence d'un résultat ne fait pas qu'on obtient un résultat. C'est la manière d'être qui fait qu'on y arrive. Là, je serai exigeant.

Le turn-over des entraîneurs à Nantes...
Raymond Domenech :
Il y a beaucoup de clubs qui ont un turn-over dans leurs effectifs. Au Brésil, un entraîneur ne reste pas un an à la tête de son équipe.
J'ai une profonde admiration pour ces entraîneurs - Arribas, Suaudeau, Denoueix... - qui ont construit ce club. Et ils ont créé à une époque où ça pouvait fonctionner. J'espère qu'on retrouvera ce bonheur et ce plaisir d'être ensemble.

Avez-vous déjà pensé à votre première causerie, mercredi...
Raymond Domenech :
J'ai commencé à parler pendant les entraînements. Il vaut mieux distiller tout au long. Je vis sur l'intuition, sur l'échange avec les joueurs. Le message technique ne change pas, mais ce qui est autour, c'est selon l'inspiration.

On vous sent plus apaisé...
Raymond Domenech :
Je suis un entraîneur serein, bien dans sa peau. L'entraîneur qui ne peut pas faire abstraction de tout ce qui est autour, il va perdre de l'énergie, au détriment de l'équipe. Je suis venu mettre une équipe en place et que tout le monde se dise "on avance".

Votre mission ?
Raymond Domenech :
Je ne suis pas le pompier de service. Je suis vraiment là pour voir des joueurs arriver avec le sourire à l'entraînement, que le public vienne avec le sourire, que ça se passe bien.
J'ai toujours été disponible pour les médias, pas forcément de la manière qu'ils attendaient.

Votre staff évoluera-t-il ?
Raymond Domenech :
Non. On pourrait toujours étoffer. Mais dès que chacun a sa fonction et qu'il la fait bien. Et comme j'aime bien faire aussi...

Le contexte est compliqué...
Raymond Domenech :
Je vais prendre tout ça en compte. C'est en cours. Si on ne prend pas en compte le contexte, ça ne peut pas aller. Ce n'est parfois pas ce qui est le plus visible qui permet de comprendre comment ça fonctionne. Le plus évident, c'est l'équipe pro car c'est la locomotive.
La formation nantaise est forte et doit collaborer avec tout le club. Mais ce sont les pros la priorité.

Un message pour le supporters ?
Raymond Domenech :
Vous êtes supporters, vous voulez que ça marche. Je vais tout faire pour que ça marche. Le premier travail, c'est l'équipe professionnelle. J'ai envie de retrouver cette tribune extraordinaire qui pousse son équipe. Quand on est adversaire, on sait que c'est un poids.

Giannelli Imbula à l'essai ?
Raymond Domenech :
On ne s'engage à rien. Je demande à voir. La concurrence existe dans tous les grands clubs. Il faut qu'elle soit saine. Vous devez justifier à l'entraînement que vous méritez. Et parfois, c'est injuste. Mais c'est lié à la concurrence et à un nombre limité de places sur la feuille de match ou sur le terrain. C'est un joueur qui vient à l'essai, pour voir. Je saurai. On saura ce qu'il était, si c'est faisable.

Aboulaye Touré est-il sur le départ ?
Raymond Domenech :
Non, je ne crois pas, après en avoir discuté avec lui. C'est un vrai leader sur le terrain.

Jean-Kévin Augustin est-il hors de forme ?
Raymond Domenech :
J'ai discuté aussi avec lui. Il n'est pas encore au top, mais il fait les efforts. J'ai apprécié son envie de se faire mal. Il a fini certains exercices allongé au sol. Il va au-delà de lui-même. Ca passe par lui et son investissement. Il a un retard physique, c'est clair. Mais ça reste un footballeur.

Pourquoi avoir appelé Robert Duverne au poste d'adjoint ?
Raymond Domenech :
Il a un vécu, international. Il a une expérience solide et je sais que je peux avoir une confiance aveugle en lui.

Quelle identité de jeu souhaitez-vous mettre en place ?
Raymond Domenech :
Il faut d'abord le bilan. Il faut voir quelles sont les qualités des joueurs. C'est un premier bilan pour me dire ce qu'on peut mettre en place et exploiter au mieux les qualités des uns et des autres.

Vous a-t-on déconseillé de venir ?
Raymond Domenech :
Je cherche... non. J'ai quatre enfants et tous étaient très heureux pour moi et savent que c'est mon plaisir.

Les réseaux sociaux
Raymond Domenech :
Vous l'aurez remarqué, mais je n'ai plus rien écrit depuis une semaine. Je lis la revue de presse le matin. C'est important pour savoir et vous répondre si besoin.
J'ai coupé les réseaux parce que je suis aujourd'hui entraîneur de Nantes.

Avez-vous refusé des clubs ? Raymond Domenech : La question ne s'est pas posée. Là encore, c'est le moment, l'opportunité... Le bon moment est là. J'ai dit non à certains clubs, sans le dire publiquement. Par respect pour les entraîneurs. C'est gênant pour les relations présidents-entraîneurs.

Nantes est-il votre dernier club ?
Raymond Domenech :
Je ne me pose pas la question. Je veux prendre du plaisir. Maintenant, j'en ai envie. C'est peut-être très égoïstes de dire qu'on veut se faire plaisir et faire plaisir aux autres.

Retrouvez l'intégralité de la conférence en vidéo >>>

Par F.C.


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