23 février 2023

D. Deschamps : ''Le plus dur reste Ă  faire pour Nantes''

FC Nantes - Juventus FC

Formé dans les rangs du FCN à son arrivée à l'âge de 15 ans, club avec lequel il a découvert le monde professionnel en 1985, Didier Deschamps (54 ans), évoque ses souvenirs de la double confrontation de 1996, ainsi que les chances nantaises avant la rencontre du soir (18h45). Pour rappel, l'actuel sélectionneur de l'Équipe de France, qui sera présent au Stade de La Beaujoire, est également passé par la Juventus (1994 - 1999), avec qui il a tout gagné et dont il portait le maillot, lors de cette mythique demi-finale de Ligue des Champions. Entretien.

FC Nantes PARTENAIRES EUROPÉENSGroupe AFDGroupe Millet

M. Deschamps, quels sont les souvenirs qui remontent à l’évocation de cette double confrontation FC Nantes - Juventus Turin, de 1996 ?

Didier DESCHAMPS : "Avant d’évoquer 1996, je veux d’abord parler des deux clubs. J’ai la plus grande reconnaissance pour le FC Nantes où j’ai été formé et où j’ai effectué le début de ma carrière au plus haut niveau, et la Juventus, qui m’a permis, pendant cinq saisons d’évoluer au plus haut niveau et de construire mon palmarès. En 1996, la double-confrontation oppose le champion de France et le champion d’Italie en titre. La Série A est alors considérée comme le meilleur Championnat européen. Le FC Nantes, composé essentiellement de joueurs formés au club, nous avait posé des problèmes. Mais nous nous étions qualifiés pour battre en finale, une autre référence européenne en matière de formation, l’Ajax Amsterdam."

Vous n’aviez pas joué le match aller en Italie. Comment aviez-vous vécu cette rencontre qui vous avait mis sur de bons rails ?

"A la Juventus, gagner a toujours fait partie de l’ADN du club. A l’aller, nous avons fait la différence. Quand il a fallu défendre ensuite, nous savions faire. Nantes a eu le mérite de pousser et de remporter le match retour (3-2), dans une ambiance fabuleuse dont la Beaujoire a le secret. Mais je n’ai pas le souvenir d’avoir eu peur pour notre qualification. La Juventus en 1996, c’était un peu la force tranquille."

Le FC Nantes vous a apporté beaucoup, notamment durant vos années de formation. Quelles grandes étapes, quels grands moments gardez-vous en mémoire ?

"ll y en a tellement. À Nantes, je me suis construit en tant que joueur et en tant qu’homme. C’est d’ailleurs à Nantes que j’ai rencontré mon épouse. C’est dire si ce club et cette ville comptent beaucoup pour moi. Je me souviens de passage dans le bureau de Coco Suaudeau, des échanges toujours très instructifs avec Raynald Denoueix. Ils m’ont beaucoup appris. La réflexion sur le jeu, l’importance des mouvements, des déplacements sans ballon."

Sur le match retour, que vous aviez disputé, le FC Nantes avait livré une copie plus que sérieuse devant ses supporters. Un avis que vous partagez ?

"Plus sérieuse, je ne sais pas. Les Nantais avaient été sérieux, à l’aller, aussi. Disons qu’ils ont eu le grand mérite, alors qu’au fil du match, la qualification s’éloignait pour eux, de terminer leur très beau parcours par une victoire. Ils étaient portés par l’ambiance de la Beaujoire, également. Nantes a la chance d’avoir un public formidable. Je m’en rends compte à chaque fois que nous venons y jouer avec l’Équipe de France."


Didier Deschamps, ici au duel avec Claude Makelele, lors du match retour de la demi-finale de la Ligue des Champions 1995-1996.

Jeudi dernier, le FCN est allé chercher un très bon résultat sur la pelouse du Juventus Stadium. Quel est votre regard sur cette performance nantaise ?

"C’est un excellent résultat, bien évidemment. Je suis très content pour Antoine (Kombouaré). À 0-1 à la mi-temps, Nantes a su tenir et égaliser sur un contre très bien mené. Maintenant, comme Antoine (Kombouaré) l’a dit, le plus dur reste à faire pour Nantes. La Juve viendra à Nantes pour se qualifier. En tout cas, ce résultat promet une superbe soirée. C’est bien que le public nantais puisse revivre ce genre d’émotions."

Quelle sera la clé selon vous, sur cette affiche retour à La Beaujoire qui s’annonce déjà bouillante !

"C’est compliqué de prévoir le scénario d’un match à l’avance. Dans une rencontre de ce niveau et avec une possible qualification à la clé face à un des clubs européens les plus prestigieux, l’exigence est toujours forte. Elle ne doit pas être source de doute, de stress. Il faut être capable de gérer un tel rendez-vous, surtout quand on n’y est pas habitué. J’entends toujours parler de pression. Elle peut exister, bien évidemment, et faire déjouer. La pression, le stress c’est négatif. Il faut donc faire en sorte de chasser tout ce qui est négatif et n’être habité que par l'adrénaline."


Didier Deschamps, aux côtés de son adjoint Guy Stéphan et de Franck Raviot, l'entraîneur des gardiens de l'équipe de France, à l'occasion du succès de la France face à la Bolivie (2-0, 4 juin 2019, Stade de La Beaujoire).

Quel regard portez-vous sur le parcours d’Antoine Kombouaré sous ce costume d’entraîneur du FC Nantes, dont on connaît aussi l’attachement au club des rives de l’Erdre ?

"Depuis qu’il a repris l’équipe, qui était alors en grande difficulté et menacée de descente, les résultats qu’il a obtenus parlent pour lui et rappellent que c’est un excellent technicien. Pour avoir entraîné à Marseille et à la Juventus, je crois être bien placé pour savoir qu’un ancien joueur est toujours bien accueilli quand il devient entraîneur dans lequel il a joué mais que très vite, l’exigence est très forte. Antoine (Kombouaré) peut être fier du travail qu’il a accompli. Je sais, pour en avoir parlé avec lui, que ce challenge lui tient énormément à cœur."

Pour conclure, avez-vous un dernier message à l’attention des supporters nantais ?

"Qu’ils encouragent leur équipe car elle en aura besoin pour confirmer son résultat du match aller et se qualifier. Mais je n’ai pas trop de doute sur ce sujet. La Beaujoire sera à la hauteur et je suis d’ailleurs très heureux par avance d’être dans les tribunes. Le président Waldemar Kita m’a invité, comme tous les joueurs nantais de 1996, je crois. Un club ne doit pas vivre avec le passé mais il doit avoir de la mémoire et respecter son passé. Je trouve donc que c’est une très belle initiative."


FC Nantes - Juventus FC

Ligue Europa - Barrages de la phase Ă  Ă©limination directe - Match retour

Jeudi 23 février 2023, 18h45
Stade de La Beaujoire

Par M.G (Photo de UNE - SIMON MORCEL/SPORTPACK/FFF)


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