''Antoine Kombouaré a laissé son empreinte au Club''

Qu'est-ce qui vous amené à prendre la décision de remplacer Jocelyn Gourvennec par Antoine Kombouaré ?

Franck Kita : Je vous remercie de me donner l'opportunité de m'exprimer à propos de Jocelyn (Gourvennec), que j'ai appris à connaître. C'est une très belle personne et un grand professionnel. Après, malheureusement, il faut des résultats. On est en manque cruel de résultats. On était en milieu de tableau à son arrivée, on est avant avant-dernier aujourd'hui. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour lui et pour nous de se rencontrer. Le manque de résultats a fait qu'il fallait prendre une décision. Cette Ligue 1 est très difficile. Il faut être compétitif. L'objectif du début de saison était le maintien. On est toujours dans la course au maintien. On aurait pu avoir quelques points de plus. On est à la place où on mérite probablement d'être. Ce qui fait qu'on se sépare de Jocelyn (Gourvennec), ce sont les résultats. Le fonctionnement au quotidien était top avec lui, que ce soit avec le centre de formation, avec les joueurs... mais manquait l'essentiel. Trois victoires, des défaites face à des concurrents directs... on ne pouvait plus rester comme ça.

Avez-vous le sentiment aujourd'hui de vous être précipité en mettant Pierre Aristouy à l'écart ?

Franck Kita : Je ne pense pas à ce qui a été fait auparavant. Il nous reste 8 matches et je me concentre sur l'avenir. Je me concentre sur mobiliser les joueurs et le club pour qu'on tire tous dans la même direction. Est-ce que j'aurais dû faire comme ci ou comme ça ? On a forcément tous fait des erreurs si on en est là aujourd'hui. On a parlé de l'objectif maintien dès le début de la saison. J'aurais aimé avoir quelques points de plus. Les matches se jouent à pas grand-chose. Je ne me suis pas posé pour faire le pour et le contre des décisions qu'on a pu prendre. On fera le point en fin de saison.
Ces trois dernières années, on s'est maintenu aux barrages, l'année d'après, on a ramené un trophée du Stade de France, on retourne ensuite au Stade de France, on joue l'Europe... Dans la globalité du club, c'est 2 titres de champion de France des moins de 19 ans - ce n'est jamais arrivé ! -, on est le 2e club français à aller dans le Final Four, les filles sont 2e, la N3 et les U19 sont 2e... avec le budget qu'on a, ce n'est pas trop mal. On prolonge aujourd'hui les cadres de l'équipe, comme Alban Lafont, Jean-Charles Castelletto, Moses Simon... Ce ne sont pas des détails. C'est avec eux qu'on s'est maintenus et qu'on a vécu des choses. C'est comme ça qu'on construit un club, en conservant l'ossature. On prolonge aussi maintenant nos jeunes talents, comme Nathan Zézé ! On vend même des joueurs dans des grands clubs qui jouent l'Europe. A mi-saison, on est toujours dans la route pour le maintien.

Nantes est le seul club à changer d'entraîneur dans la lutte pour le maintien...

Franck Kita : Peut-être que le fonctionnement avec Antoine (Kombouaré) a un peu trop marqué le club. Il y a une empreinte, des liens qui se sont créés avec tout le club. On a pas mal gagné avec Antoine (Kombouaré). C'est un fonctionnement qui nous manquait probablement. On a sans doute essayé de faire "comme Antoine (Kombouaré)" aurait fait. On a vécu deux ans et demi ans très forts et je pense qu'on regrettait cette période. Son retour va redonner beaucoup d'énergie à tout le monde. On va retrouver un mode de fonctionnement qui nous correspond.

Comment casser le cycle des changements d'entraîneur ?

Franck Kita : Il faut des résultats. On a perdu contre tous nos concurrents directs. On a travaillé deux ans et demi ensemble. Si on est en Ligue 2, je ne peux pas assumer le contrat d'Antoine (Kombouaré). Si on est en Ligue 1, on prolonge de deux ans.
Le club est fort d'une grande expérience. Il faut rester calme, serein et travailler dur.

Ressentez-vous une forme de lassitude ?

Franck Kita : On a vécu des émotions incroyables ! Même quand on se maintient ! Il y a beaucoup de clubs qui se battent pour l'Europe et le maintien. On se nourrit de ça. Ça me motive, ça me donne une énergie incroyable.
Il faut se battre tous les ans pour rester en Ligue 1. C'est très dur. Tout le monde peut descendre, tout le monde peut se maintenir. Ce sera de plus en plus dur à 18.
Tout le monde joue quelque chose en fin de saison. La différence se fera à l'expérience et au mental.

Vous auriez pensé à Antoine Kombouaré pour un retour ?

Franck Kita : Je ne pensais pas du tout à un changement d'entraîneur. Après, les planètes s'alignaient peut-être...

Avez-vous échangé avec les joueurs avant de nommer Antoine Kombouaré ?

Franck Kita : Au vu de nos dernières années, il y a une certaine proximité entre les cadres, le direction et le staff qui reste. On a vécu tellement de belles choses. Tout le monde vous dit "on aurait fait ça avec Antoine (Kombouaré)..." On prend la décision, mais ces échanges ont favorisé le retour d'Antoine (Kombouaré).

L'union sacrée avec les supporters ?

Franck Kita : On était tous en colère. On comprend la colère des supporters. A nous de renverser ça et d'aller chercher le maintien. On ne se maintiendra pas tout seul. Le maintien ne se fera pas sans les supporters à domicile.
On pense avant tout à l'équipe. Il connaît l'effectif, le fonctionnement... il a ajouté une ligne au palmarès et je pense que les supporters apprécient.

Quel sera la position du FC Nantes en cas de joueurs appelés pour les Jeux Olympiques ?

Franck Kita : Laissons passer les deux mois et on verra ensuite avec Antoine (Kombouaré).