Ces canaris ont du coeur 2-2

On avait tous coché cette date sur notre calendrier. La Brigade Loire avait fait les choses en grand cet après-midi en transformant la Beaujoire en un véritable stade d'Amérique latine. Tout s'annonçait bouillant. Un public brûlant, des joueurs prêts à en découdre, ce derby tenait toutes ses promesses. Les anciens Nantais Valentin Rongier, Quentin Merlin et Ludovic Blas ont vite compris que leur choix de passer de l'autre côté n'était pas trop apprécié ici, pour rester poli. Copieusement sifflés à chaque toucher de balle, les Rennais ont pris petit à petit confiance en première mi-temps.

Pourtant, les Nantais étaient bien rentrés dans ce derby. Mohamed, dès la 7e minute, fait frissonner la Beaujoire, mais son lob passe au-dessus. Ensuite, c'est compliqué. Les Rennais mettent le pied sur le ballon et déroulent leur jeu. Malgré l'accueil, Rongier et ses deux comparses sont à l'aise. À croire même qu'ils jouent avec le public, comme ces corners tirés par Merlin, proche de la Brigade Loire. Mais c'est Ludovic Blas qui met un coup de froid à la Beaujoire. Lui qui était inofensif depuis 10 matchs, ouvre le score sur penalty (29e), après une main litigieuse de Tati au sol.
Les têtes nantaises sont à l'envers, les Rennais en profitent. Lepaul transperce Lopes cinq minutes plus tard (34e). 0-2, vite que ce calvaire se termine tant on voit des Canaris en difficulté avec et sans ballon.
Abline donne un semblant de révolte dans les arrêts de jeu, mais voit son tir passer largement au dessus (46e).
Difficile d'imaginer un retour des Canaris à la pause...

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Au retour des vestiaires, rien de bien emballant à se mettre sous la dent, d'un côté comme de l'autre. Il faudra attendre la réduction du score de Mwanga après un cafouillage dans la surface (64e), pour réveiller ce match trop sous coupelle rennaise (1-2). La Beaujoire se prend à y croire. Les Jaunes et Verts poussent, se battent, jouent leur va-tout et montrent à tout un public qu’un derby, ça ne se perd pas sans les armes. Même Coquelin, à peine rentré, tente sa chance et se blesse à nouveau pour sortir dépité sous les applaudissements.
Preuve de la domination nantaise, il faut attendre la 72e minute pour voir des Rennais, de plus en plus sur le reculoir, pénétrer dans la surface d'Anthony Lopes.
Quand Hateboer tape le pied d'El Arabi dans la surface à la 90e minute, on s'imagine récompensé du travail effectué. Penalty pour les Canaris. Mais Brice Samba glace la Beaujoire et arrête la frappe trop centrée de Matis Abline.
Pourtant, les Jaunes et Verts continuent. Mathieu Vernice, l’arbitre, ne voit pas une main d’Hateboer que tout un stade réclame, le jeu continue et, par un ultime centre de Benhattab, El Arabi surprend les Rennais et fusille Brice Samba à la dernière seconde du match (2-2). Le vétéran aux 601 caps fait chavirer la Beaujoire et offre un répit à toutes les têtes nantaises, orphelines d'émotions depuis trop de temps.
Match nul, les Canaris prouvent qu'ils ont du cœur et remportent bien plus qu’un point aujourd'hui.