Philippe Mao : ''Nous avons tout à gagner''

Le FC Nantes est en demi-finale. On imagine que c'est déjà une très belle satisfaction ?

Philippe Mao : "C'était l'objectif numéro un, un objectif de groupe sur une saison. Nous l'avons atteint. Il y avait aussi la Gambardella, même si cette compétition est plus aléatoire que le championnat. Nous allons à présent nous mesurer au Paris Saint-Germain en demi-finale. Nous ne sommes pas favoris. Nous avons tout à gagner."

La formation du Paris Saint-Germain est tenante du titre…

Philippe Mao : "Ils ont de très bons joueurs qui évoluent en Équipe de France U19. Certains sont professionnels, et ont même joué en Ligue 1 cette saison (comme Jean-Christophe Bahebec, ndrl). Ils tenteront de briguer un troisième titre de Champion de France consécutif. C'est du lourd ! Le Paris Saint-Germain est un gros club formateur, et pas forcément pour leur équipe première composée de stars. Cette génération est de qualité. Sur le papier, ils sont forts, mais nous avons aussi des arguments à faire valoir. On va les jouer à 200%. "

La saison des U19 a été remarquable. Est-ce un baromètre de la bonne santé de la formation nantaise ?

Philippe Mao : "Ce parcours signifie quelque chose. En U19, nous sommes premiers. En U17, l'équipe a joué la première place toute la saison avant de "craquer à la porte". Certains joueurs deviendront professionnels, c'est certain. Il y a de la qualité et c'est ce qu'il faut retenir. Je reste persuadé que des joueurs des générations 93, 94 et 95 évolueront bientôt à la Beaujoire. C'est pour cette raison que nous travaillons."

La demi-finale de Coupe Gambardella perdue face à Nice va-t-elle vous servir ?

Philippe Mao : "Deux matches m'ont marqué cette saison en Coupe Gambardella : à Bordeaux et face à Nice. Ce sont deux temps forts : celui à Chaban-Delmas, où nous ne sommes pas favoris, et nous menons 0-3 à la mi-temps. L'efficacité et la solidarité des joueurs ont été exceptionnelles. Ils ont repoussé leur limite. Une donnée que nous ne maîtrisons pas toujours d'ailleurs. Guy Lacombe a par exemple entraîné Zinedine Zidane au début de sa carrière, mais était-il capable de prédire qu'il deviendrait l'un des meilleurs au monde ? Cette capacité à élever son niveau est très compliquée à mesurer… Et puis, le match de Nice m'a aussi marqué avec une première période décevante. C'est le regret de la saison face à un adversaire de qualité. Les garçons ont pensé qu'ils étaient au niveau. L'excès d'individualisme pour certains a peut-être fait exploser le groupe. Cette demi-finale perdue face à l'OGC Nice, et cette première période ratée, ne peuvent donc que nous servir. On a d'ailleurs bien réagi après cette élimination en remportant tous nos matches, et en terminant devant les Girondins de Bordeaux."

Le championnat s'est terminé le 20 mai dernier. Comment avez-vous préparé l'évènement ?

Philippe Mao : "La première semaine, nous étions dispersés. Nous avons gardé les garçons en forme à travers les matches de CFA2. Ceux qui manquaient de temps de jeu ont évolué un peu plus. Nous avons également organisé une belle opposition à la Jonelière face aux U17. Et puis, certains ont évolué en sélections. Nous travaillons ensemble depuis lundi avec un groupe de 18 joueurs composé dans un esprit collectif et avec une bonne entente et une complicité avec le staff de la formation dont Loïc Amisse (entraîneur de la CFA2, ndlr)."

Quelle sera la clé du match ?

Philippe Mao : "Il faudra de la discipline, de la concentration et être présent dès le début. Les garçons sont alertés. Il ne faudra pas manquer le départ en respectant nos principes et aller au bout de ses actions. Il y aura du rythme dès l'entame. Ça va être sympa !"

Quelles sont les caractéristiques du groupe ?

Philippe Mao : "Il y a un mélange de talent, de générosité, à l'image d'Adama Niane (photo ci-dessus), de vitesse, de capacités athlétiques. Nous manquons parfois de maîtrise avec des sautes de concentration. Il faudra être rigoureux."

Vivez-vous l'une de vos plus belles saisons ?

Philippe Mao : "Oui, sans doute. Avec Angers SCO, j'ai entraîné une belle génération 89 et 91, avec des joueurs qui évoluent aujourd'hui en Ligue 2. Nous avions moins de moyens, et c'était déjà un exploit que de finir 3ème ou 4ème. Au FC Nantes, c'est une évolution qui se confirme. Le groupe de joueurs est supérieur. A titre personnel, je suis très heureux que tout se déroule bien pour cette première année au FC Nantes. On va continuer à fonctionner pour le bien de l'équipe professionnelle, pour les jeunes et leur bonne intégration à travers le travail réalisé au quotidien."