🎥 A. Kombouaré : ''Cette saison aura été grandiose !''

LE DÉCLIC CETTE SAISON

Antoine KOMBOUARÉ : "Si j'ai un mot pour résumer le bilan : Grandiose ! Oui, c'est Grandiose ! Le moment important ? Le déclic, pour moi c'est la victoire contre Lens, où pour la première fois, on a fait chavirer La Beaujoire. J'ai entendu le stade gronder dans tous les sens du terme et j'ai vécu ma première grande émotion. J'ai dit là ça bouge, on travaille toujours dans l'esprit de dire aux joueurs qu'il faut réussir à donner des émotions, à donner au public beaucoup des satisfactions, de la joie et là, ça a été au-delà de ce que je pouvais imaginer."

LES ENSEIGNEMENTS DE CETTE VICTOIRE

"Nous en tout cas, c’est le travail qu’on met en place et c’est le discours qu’on a avec eux au quotidien. Mais il y a ce qu’on dit et ce qu'on fait. On n’arrivait pas à le produire et à vivre ça dans un match. Là, le fait qu’eux le fasse, ça leur à donné conscience qu'on les bassine avec ça mais qu'ils ont été capables de le faire. Et si vous l’avez fait une fois, vous êtes capable de le faire plusieurs fois. C’était ça dans l’esprit, la prise de conscience. Mais à travers des actes. Ce sont eux qui l’ont fait."

LA PRÉPARATION ESTIVALE

"Il ne faut pas l'interpréter. Moi je ne tiens pas trop compte des matchs amicaux même si c’est vrai, je l’ai vécu en tant que joueur et je l’ai vécu en tant qu’entraineur. Parfois, on gagnaient tous les matchs amicaux et puis on arrivait en début de saison et là, c’était la catastrophe. Et inversement. Des matchs amicaux pourris (sic) et on arrive en début de saison et on lance bien le championnat."

UNE QUALITÉ DE JEU VISIBLE DÈS LE DÉBUT DE LA SAISON

"Oui mais parce que ce sont les joueurs qui se sont révélés. Moi je dis souvent dans le travail que l’on met en place. C'est important de bien travailler mais ce sont les joueurs qu’on qui comptent. Et souvent dans les équipes, vous avez 1, 2, 3 cadres sur qui vous comptez. Là, dans notre équipe cette saison, ce qui est assez remarquable, assez unique c’est que j’avais pratiquement 8 cadres, j’avais 8 titulaires indétrônables. Ça partait de derrière avec Alban (Lafont), les trois défenseurs centraux, Nicolas (Pallois), Andrei (Girotto), Jean-Charles (Castelletto). Au milieu de terrain, il y avait Pedro (Chirivella) et puis en attaque, on retrouvait Randal (Kolo Muani), Moses (Simon) et Ludovic (Blas). Donc à chaque fois que je composais mon équipe, je mettais les 8 et puis après, il y avait trois postes où ça pouvait tourner donc c’était facile. Là vous avez une base, des fondations qui sont solides."

DES JOUEURS DÉJÀ PRÉSENTS L'AN PASSÉ...

"Oui... Après, on peut dire que Samuel (Moutoussamy) est venu, Quentin (Merlin) aussi, mais moi, quand je démarre la saison, j’ai déjà ses 8 là qui vont tenir, orienter le jeu de l’équipe, qui vont façonner les résultats. Et je sais que je peux m’appuyer sur eux."

PARVENU À RECRÉER UNE ALCHIMIE

"Oui, mais attention notre réussite, c'est aussi grâce à mon staff qui est avec moi qui travaille comme des malades. Ils sont très présents. Moi, je donne les orientations et après, eux, ils sont là. Ils font le boulot mais c’est vrai que c’est la symbiose qu’il y a entre nous et les joueurs. Ces derniers ont des qualités mais on a fait ressortir ses qualités, pour qu'ils puissent montrer la plénitude de leur talent. Ce que j’ai aimé et ce qu’ils ont enfin compris, c’est que tu peux avoir du talent mais il faut travailler fort et surtout être très discipliné."

FIERTÉ DE GAGNER UN TITRE OU D'AVOIR UNE ÉQUIPE AVEC UNE IDENTITÉ ?

"Les deux. Le fait qu’on possède une identité a pu nous donner beaucoup de forces, beaucoup d’énergies mais surtout beaucoup de repères. Et avec cette identité, on a fait des grands matches qui ont permis de gagner un trophée."

PAS DE SÉRIE NÉGATIVE CETTE SAISON

"J’ai entendu que par le passé oui, c'était souvent difficile notamment en début d'année civile. Mais justement quand tu entends ça, cela donne des challenges fantastiques. Et comme on est des hommes de challenges, on a envie de les relever. L’idée, c’était de tordre le cou à ses statistiques et à ses gens qui en parlent toujours."

COMMENT ANIMER UN GROUPE ?

"On ne pense pas à ça, on pense surtout à gagner le match qui vient. Il y a une remise en question permanente et c’est ça la force de cette équipe. La défaite, ça donne une claque mais il faut être capable de rebondir. Mais moi je n’ai rien amené. Les joueurs avaient ça en eux et c’est seulement à travers le travail, les discours, les entretiens, la confiance qu'ils ont joué libéré."

LES SOLUTIONS TACTIQUES À TROUVER À CHAQUE DÉBUT DE SAISON

"De toute façon, la saison est tellement longue qu’a chaque fois qu'il y un problème, on travaille pour trouver les solutions. C’est bien parce que j’en parle. À chaque début de saison, c’est une feuille blanche. On est tous sur la ligne de départ et on ne sait pas ce qu’il va se passer. Mais ce qu’il faut faire, c’est travailler pour réduire au maximum l’incertitude . Mais là ce n’est pas ça le plus important, c’est justement quand il y a des soucis que l’on imagine pas. L’imprévu, c’est de pouvoir répondre à ça. Et quand on y arrive, on est content. Souvent, ça amène de grands moments."

LE PASSAGE À CINQ DERRIÈRE, L'UNE DES CLÉS DE LA RÉUSSITE ?

"On se remet toujours en question. Aujourd'hui, on se sent mieux dans un système en 5-3-2 ou 5-2-3 mais à cinq derrière, les joueurs se sentent en confiance. Surtout, tout le monde pense qu'avec ce système on est plus sur la défensive mais nous, on continue à penser que l'on est capable de se projeter.
Pour ce système, j'ai la chance d'avoir trois défenseurs centraux fantastiques (Pallois, Castelletto et Girotto) et je me devais de les mettre tous les trois ensemble sur le terrain. Avec Alban derrière, c'est solide. La solidité défensive donne des armes pour aller de l'avant."

UN COACH QUI S'ADAPTE

"Je pense qu'aujourd'hui, oui, je m'adapte. Je ne fais pas ce que je veux. Je fais surtout selon la qualité de mes joueurs et selon le niveau de confiance de mes joueurs, du classement. Je suis flexible."

UN APPÉTIT POUR LES JOUEURS POLYVALENTS

"J'aime bien challenger mes joueurs et surtout, pour moi, ils doivent être polyvalents et capables de jouer à tous les postes. C'est souvent un défi mais que je propose aux joueurs. Après, on voit avec leurs réponses. Plus c'est dur pour le joueur, plus ça me donne envie de le challenger."

PARVENU À TIRER TOUT LE POTENTIEL DU GROUPE ?

"Je ne sais pas... Je pars du principe qu'on ne se donne pas de limite."

L'ANNONCE AU GROUPE POUR LA SAISON PROCHAINE

"Malheureusement il y a eu des fuites (rires). Mais je voulais leu annoncer la primeur de l'info, à savoir que j'ai décidé de poursuivre avec l'année de contrat qu'il me reste. Je veux aller au bout. J'avais envie de poursuivre l'aventure avec le Club, parce qu'il y a un challenge fantastique l'année prochaine, une année aussi à quatre descentes et je veux vire ça. Ça va être chaud, ça va être dur, compliqué. Mais c'est un super défi à relever. Jouer la Ligue Europa aussi avec le FC Nantes... Même si j'étais prêt à tout plaquer, avec de la réflexion, mon épouse, ma famille et la discussion avec le Président, je suis prêt. Je suis dedans. Ma décision ? Oui, elle est définitive et j'assume."

LES ÉCHANGES AVEC LE PRÉSIDENTS

"Oui, il y a eu des discussions. Mais après ça, il y a les actes. C'est comme dans une famille, il y a des moments où on s'engueule un peu (sic), on ne se parle pas... Mais le plus important c'est d'avoir l'envie de tirer dans le même sens et faire gagner le FC Nantes."

DES GARANTIES SUR LE MERCATO

"On a discuté. Quel que soit ce qu’il va se passer dans un futur proche, et donc le mercato, je suis là, j’assumerai et j’irai jusqu’au bout. Mais comme l'été dernier..."

TOUJOURS EN MISSION AVEC LE FC NANTES ?

"Oui, je suis toujours en mission ! C'est un défi exceptionnel qui s'offre à nous, à savoir maintenir le club avec les quatre descentes, tout en jouant la Ligue Europa. C'est un beau cadeau, mais c'est une difficulté. J'ai vécu ça... Les déplacements sont lointains, on rejoue le dimanche ensuite parfois l'après-midi... Si on peut joue plus tard, c'est mieux !"

UN GROUPE PLUS ÉLARGI L'AN PROCHAIN ?

"Non. Avec 20 joueurs et trois gardiens, peut-être un groupe de 25 joueurs avec les jeunes, c'est largement suffisant pour jouer toutes les compétitions. On va gérer."

L'ASSURANCE DE CHOISIR LES JOUEURS LORS DU MERCATO ?

"J'ai défini une liste, oui. L'assurance, je vais juger sur pièce. Mais j'ai confiance. L'été dernier, je pense que j'ai eu ce que je voulais. Ce qu'il s'est passé pendant la saison, c'est autre chose mais j'avais l'assurance qu'on pouvait travailler ensemble et effectuer les choix que je souhaitais."

DES DÉPARTS DE JOUEURS ?

"Je m'attends à tout et ce sont aussi les choix que j'ai fait. Je suis prêt à ce que Moses Simon me dise qu'il parte, que Ludo' Blas parte, qu'Alban (Lafont) parte aussi. J'ai été joueur et je sais qu'à un moment donné, si ces garçons veulent se développer, àa devra passer par un départ. Je ne vais pas m'y opposer, jamais. Si un club vient avec la Ligue des Champions... À nous de travailler et de trouver des solutions avec des joueurs qui vont les remplacer."

QUELLE PLACE POUR LA FORMATION NANTAISE

"Je veux accorder une place importante. D'ailleurs, on a vu pas mal de jeunes joueurs pendant toute la saison. Souvent, ils sont venus s'entraîner avec nous, parfois en étant aussi sur le banc, en débutant les rencontres aussi. C'est vrai que le niveau d'excigence l'année prochaine, sera encore plus élevé et on va travailler pour les intégrer, faire en sorte qu'ils aient leur place. Mais on sait aussi que ce sera de plus en plus compliqué parce qu'en tant qu'entraîneur, intégrer des joueurs du Centre c'est une chose, mais il faut que je gagne si je veux garder ma place."

L'ANNONCE DE RESTER PEUT-ELLE INFLUENCER L'AVENIR DE CERTAINS JOUEURS ?

"Ça m'est complètement égal. Les joueurs font leur carrière, ils font leurs choix. Je ne me pose pas ce genre de questions. Il y a ce qu'on dit et ce qu'on fait. On verra à l'intersaison. Je dis n'importe quoi : si le Bayern Munich appelle Alban (Lafont), il oubliera le coach Kombouaré."

UNE COUPE D'EUROPE À NANTES ÇA FAIT RÉFLÉCHIR...

"La Coupe d'Europe à Nantes, le fait que je reste... ça peut les inciter à rester. Mais moi, j'attends la rentrée des classes ! Je veux voir les joueurs qui seront présents. Dans le milieu, il y a beaucoup de gens qui parlent. C'est pour ça que j'ai arrêté d'écouter tout le monde. Je verrai ceux qui seront présents. Mais c'est vrai, ça fait plaisir d'entendre tout ça."

TOUJOURS LÀ L'AN PROCHAIN GRÂCE À LA COUPE D'EUROPE ET LE SUCCÈS EN COUPE DE FRANCE ?

"Non, non, non. Ce n'est pas ça. C'est la relation que j'ai avec mes dirigeants, mon président et les gens ici au club. C'est ça le plus important.
On a pu discuter et on a décidé de mettre des choses en place. Après, on verra. J'avais envie de poursuivre l'aventure. Vivre le championnat et cette aventure européenne avec le FC Nantes, c'est ce que j'avais envie.
Quand je dis "J'ai payé ma dette", ça vient d'où je viens. En Nouvelle-Calédonie, quand vous réussissez, il faut remercier les gens qui vous ont accompagné. C'était dans cet esprit."

LES MOYENS FINANCIERS MIS EN PLACE PAR LE PRÉSIDENT CET ÉTÉ ?

"Les discussions ont porté sur les moyens et il m'a assuré qu'il allait investir. Il veut avoir une belle équipe. C'est intéressant. Il y aura des départs. Il ne faut pas qu'on ait peur. Au contraire. Il faut de nouveaux joueurs pour apporter de la fraîcheur, de l'envie, d'autres motivations... c'est très intéressant. C'est enrichissant et, si on fait bien ce travail pour les intégrer, on peut avoir de belles surprises."

SANS CELLULE DE RECRUTEMENT, C'EST PLUS DIFFICILE ?

"Non. Vous avez-vu l'année dernière ! Que ce soit clair : il y a un organigramme. Je ne suis qu'entraîneur. Je ne suis pas là pour faire changer les choses. Ils ont une façon de travailler. Je viens et je m'adapte. Je choisis les joueurs qui vont jouer dans l'équipe et eux font en sorte que les choix que je demande soient réalisés. Je ne m'occupe pas de savoir si c'est bien ou pas qu'il y ait une cellule de recrutement. C'est leur problème. Quand je partirai, il y aura toujours ce fonctionnement. Je n'ai pas à changer les choses. Je travaille avec le Président Kita, Franck Kita et Philippe Mao. Ils travaillent avec qui ils veulent. Qui je suis pour vouloir changer ce fonctionnement ? Ce qui m'intéresse, c'est que les joueurs que je souhaite viennent dans le vestiaire."

PAS MAL DE PRÊTS ET DE JOUEURS EN FIN DE CONTRAT...

"J'ai pris des décisions et ce sont les premiers concernés qui le sauront. J'ai fait les bilans, et je suis en train de voir les joueurs."

DANS LA PRÉPARATION DE L'AN PROCHAIN ?

"Je n'ai pas attendu maintenant ! Ça fait deux ou trois mois que je sais ce que je veux et comment on va modifier l'effectif. Il y aura effectivement des départs, ce qui permet de renouveler l'effectif."

CERTAINS JOUEURS SONT PARTIS DURANT LA SAISON...

" Il fallait surtout réduire l'effectif. A partir du moment où je savais quel effectif je souhaitais travailler, il fallait faire des choix. C'est mon travail. A partir du moment où ces joueurs sont écartés, ils trouvent une solution avec l'institution, le club.
Ce n'est pas parce qu'ils sont écartés que je ne discute pas avec eux. J'ai toujours des relations avec eux, je suis leur travail avec la National 2. Et on échange. On essaie de trouver les bonnes solutions. Les voir dans cet état, ce n'est pas ce que je veux. Il faut trouver des solutions pour avoir un entraîneur qui leur fasse confiance, retrouver un club où ils pourront jouer. Ce ne sont pas des sanctions. Quand je prends des décisions, c'est discuté avec les joueurs pour leur faire comprendre que c'est un choix que je fais."

LA VENUE D'UN JOUEUR SANS SON ACCORD : POSSIBLE ?

"Jamais. Ça n'est jamais arrivé. Je ne vais pas dire jamais... avec moi, ce n'est pas beaucoup arrivé et depuis que je suis là, ça n'arrive pas. Je pense que ça n'arrivera pas."

LES OBJECTIFS ÉVOQUÉS AVEC LE PRÉSIDENT POUR L'AN PROCHAIN ?

"Pas précisément. Mais on ne veut pas faire partie des quatre qui vont descendre. Après, on verra ce qui peut se passer. On a joué le maintien cette année, et on se retrouvera au pire 10ème. On veut rester en Ligue 1, et en Coupe d'Europe, on veut faire le meilleur parcours possible. Mais il faudra surtout faire un bon boulot en championnat."

LE TROPHÉE DES CHAMPIONS À TEL-AVIV, C'EST NORMAL ?

"Moi, je ne trouve pas ça normal. Si ça leur permet de faire des rentrées d'argent... je ne sais pas quelles sont les motivations qui nous poussent à jouer ces matches à l'extérieur, aussi loin. Pour nous, c'est un handicap. C'est compliqué. Mais je suis content de faire le Trophée des Champions ! Je n'avais pas imaginé me retrouver dans cette situation, avec le FC Nantes en plus ! On va aller là-bas avec beaucoup de satisfaction, de joie. Si on avait pu jouer ce match au Stade de France, un stade qu'on commence à connaître un peu, on aurait été très contents."